Communiqué de presse
Mercredi 15 avril 2015
Le gaspillage de la nourriture rapporte trop à l’agro-alimentaire et à la grande distribution
Hier, Guillaume Garot présentait son rapport « Lutte contre le gaspillage alimentaire : propositions pour une politique publique » aux ministres de l’Environnement et de l’Agriculture. Réaction de FNE.
On progresse sur le don, pas sur la réduction
Guillaume Garot a annoncé sa mesure phare : obliger les grandes surfaces à ne pas
refuser les demandes d’associations d’aide alimentaire en ce qui concerne le don de
leurs invendus alimentaires. Si France Nature Environnement estime qu’il est
scandaleux de jeter les invendus alimentaires et qu’il est nécessaire de mieux les
distribuer, la fédération souhaite également que la politique de lutte contre le
gaspillage alimentaire aille au-delà et s’intéresse aux manières de réduire les
quantités d’invendus de la fourche à la fourchette c'est-à-dire en traitant les causes
du gaspillage et pas uniquement ses effets.
Les mesures qu’il faut retenir
Le rapport préconise d’optimiser l’utilisation des dates de péremption, d’organiser
des assises territoriales pour décliner la politique nationale au niveau local ou encore
de mesurer le gaspillage alimentaire. Il recommande également d’intégrer la lutte
contre le gaspillage alimentaire dans le cadre des négociations de la COP 21. Autant
de propositions qui, selon FNE, vont dans le bon sens mais ne remettent pas en
cause les modèles gaspilleurs.
Comment réduire de 50% le gaspillage sans état des lieux initial fiable ?
Bien que monsieur Garot estime qu’il est nécessaire de mesurer le gaspillage
alimentaire, FNE regrette que le rapport ne précise pas que cette mesure doit
s’effectuer par filière et par produit afin de définir un état des lieux ainsi que les
actions qui devront être mises en oeuvre. Qui gaspille quoi ? Que gaspille-t-on le
plus ? Cette mesure ne doit pas uniquement reposer sur les chiffres que les acteurs
économiques auront bien voulu communiquer au gouvernement, comme le préconise
le rapport. Il faut que ces indicateurs du gaspillage ainsi que ceux permettant de
suivre les progrès réalisés soient fixés pour chaque secteur d’activité et de manière
collégiale.
Benoit Hartmann, porte-parole : « Dans l’introduction de son rapport, monsieur Garot
préconise l'avènement d’une société plus responsable, agissant contre les dérives de
la société de surconsommation, produisant et consommant autrement. Mise en avant
en introduction de son rapport, cette ligne d’horizon ambitieuse n’a pas été déclinée
en proposition. Malheureusement, les principales dispositions ciblent une meilleure
gestion du gaspillage et éludent la question de la réduction.»