Les crèches écolos mettent les tout-petits au vert


 

 
Les crèches écolos mettent les tout-petits au vert

ÉLODIE CHERMANN 
la vie CRÉÉ LE 27/05/2015


© Lucien Lung pour La Vie

Bâtiments écoconçus, nourriture bio, jouets en bois... Environ 150 structures adhèrent au label Écolo-crèche.

Exit les pâtes à modeler chimiques et les ramettes de papier ! À l'école Les Trianons, à Rueil-Malmaison (92), on se la joue écolo dès le berceau ! « En 2008, nous avons dû fermer nos portes pendant trois mois après l'intoxication des enfants et du personnel par un produit de décapage jeté dans les toilettes », raconte la directrice Nathalie Lanoë, infirmière puéricultrice de formation. « Cela a déclenché une prise de conscience dans l'équipe. » Trois ans plus tard, l'établissement rejoignait le club des 150 crèches écolo en France. Un label qui vise à promouvoir les comportements écoresponsables en petite enfance.

Revisiter les pratiques

« Dans les crèches, on est obnubilé par les germes... », explique Claire Grolleau-Escriva, toxicologue de l'environnement et présidente de l'association Écolo-crèche. « Du coup, on désinfecte mais on oublie de mesurer les effets de certains produits ménagers sur la santé. » D'où son ambition d'aider les professionnels à revisiter leurs pratiques en matière d'hygiène, de tri des déchets, de gestion de l'énergie... Aux Trianons, on a appris à fabriquer lessive, savon et désinfectant « maison », on a mis en place un composteur et on s'est converti au jardinage.

Agenouillés dans le potager, Axel et Juliette attrapent des godets en plastique. « Commencez par remplir le pot de terre puis mettez dedans des petites graines de radis », leur explique Marylène, assistante en petite enfance. « Après, il faudra penser à arroser. » Marie-Laure, la directrice adjointe, débarque dans la cour des grands avec une marionnette dans les bras. « Bonjour Papistache », lance-t-elle à la cantonade. « C'est la mascotte qui nous sert à sensibiliser les enfants aux questions d'environnement », explique-t-elle en aparté. Et d'entonner une chanson qui invite à ramasser les papiers qui traînent par terre, à éteindre les lumières et à ne pas jouer avec l'eau.

« Au lieu de se ruer sur les catalogues et d'acheter des jouets tout faits, nous essayons de développer notre créativité pour trouver des activités intelligentes qui utilisent au maximum du matériel de récupération », explique Nathalie Lanoë. À l'arrivée, tout le monde s'y retrouve. « Les enfants grandissent dans un environnement plus sain, les personnels se sentent beaucoup plus valorisés et l'établissement dépense moins, reprend la directrice. En 2014, nous avons ainsi économisé plus de 2000 EUR pour le seul poste hygiène ! »

 

Développer les couches lavables :

Chaque année, plus de 3,2 milliards de couches jetables sont utilisées en France, ce qui génère près d'un million de tonnes de déchets. Pour réduire l'impact sur l'environnement, le syndicat mixte de Besançon et sa région pour le traitement des déchets (Sybert) ont testé, en 2013, l'utilisation de couches lavables dans une microcrèche accueillant 9 enfants âgés de 3 mois à 3 ans. On a ainsi évité de produire 1,6 tonne de déchets en un an. Le dispositif a donc été pérennisé depuis.