La fleur, la pollinisation et les insectes
La pollinisation est le mode de reproduction privilégié des
fleurs angiospermes et gymnospermes (70 % à 90 % des angiospermes sont
pollinisés par une espèce animale). Il s'agit du processus de transport d'un
grain de pollen depuis les étamines (organe mâle) vers le pistil (organe
femelle) soit par autofécondation (concerne une minorité de plantes telles que
les légumineuses ou les graminées) soit par fécondation croisée (le pollen
d'une fleur se dépose sur les stigmates d'une autre fleur de la même espèce, processus
qui fait souvent intervenir un insecte pollinisateur tel que l'abeille). Le
grain de pollen doit « creuser » un petit tunnel pour arriver, via un tube
pollinique dans l'ovaire qui contient l'ovule, pour rendre possible la
fécondation.
C'est un des services écosystémiques rendus par la biodiversité,
Cette longue histoire débute au Permien, il y a 250 millions d’années, avec les Coléoptères et les Cycadales. Ces dernières sont des gymnospermes dioïques avec des cônes comme organes reproducteurs. Il en reste actuellement 275 espèces de par le monde, principalement entomogames. Les pollinisateurs sont des Coléoptères de la famille des charançons, qui, attirés par l’odeur, pondent leurs œufs dans les cônes où leurs larves se développeront. En pondant, ils se couvrent de grains de pollen sur les cônes mâles et pollinisent ensuite les cônes femelles.
En offrant aux insectes du pollen et du nectar riches en sucres et protéines, les plantes à fleurs ont d’abord attiré des adultes dont les larves étaient phytophages. Mais, à la différence des Cycadales, les espèces concernées ont surtout été celles qui mangeaient les plantes voisines. Parmi ces phytophages, les Lépidoptères se sont engagés dans une relation de couple particulière, cimentée par des arrangements réciproques. On parle de coévolution. La trompe des papillons et les nectaires au fond des fleurs tubulaires témoignent de ce parcours en commun.
La production de pollen et de nectar a ouvert une nouvelle voie pour les hyménoptères. Les abeilles et les bourdons se sont développés à partir d’un véritable contrat mutuel tacite : « du pollen et du nectar pour ma descendance et, en retour, je transporte involontairement le pollen sur d’autres fleurs ». Cela dure depuis environ 100 millions d’années : on assiste, là aussi, à une histoire évolutive commune. Elle concerne la position des nectaires, la morphologie florale et les pièces buccales. On différencie les espèces à langue courte, des espèces à langue longue. De plus, certaines espèces ne récoltent que le pollen de certaines plantes. On les qualifie d’oligolectiques, par opposition aux espèces polylectiques, plus généralistes.
La pollinisation par les insectes est à l’origine d’une très grande part de la biodiversité observée de nos jours. La réussite des angiospermes entomogames a fait exploser la diversité des espèces d’insectes phytophages et ce sont les hyménoptères qui en ont le plus profité. Il y a bien sûr les abeilles et les bourdons qui sont maintenant plus de 20 000 dans le monde. Mais il y a surtout les parasitoïdes qui s’attaquent aux chenilles, aux larves de coléoptères et aux pucerons. On a du mal à évaluer leur nombre, mais ils constituent actuellement sûrement plus de la moitié des espèces d’hyménoptères.
La protection de la pollinisation est l’affaire de tous
Passer par les chemins habituels de la protection de la nature ne marchera pas. Il suffit de peu de choses, juste une petite prise de conscience que la gratuité d’un service écologique à ses propres limites et que chacun peut intervenir à son échelle.
Le gîte et le couvert
Un insecte floricole a besoin de deux espaces : un premier pour son développement larvaire et un second, fleuri, pour les adultes. Ces deux espaces ne sont pas forcément au même endroit. Par exemple, lorsque l’on voit un papillon comme le Machaon sur une fleur, celui-ci peut provenir d’une chenille qui s’est nourrie sur un pied d’Aneth, situé dans un jardin à plus d’un kilomètre.
Il en est de même pour les abeilles sauvages et les bourdons. L’espace pour les larves est lié aux sites de nidification. De nombreuses espèces nidifient dans le bois mort et un vieil arbre sénescent peut devenir un véritable hôtel à abeilles sauvages. D’autres espèces nichent dans le sol où la descendance passe l’hiver. La Collète-lapin, ou Colletes cunicularius pour les scientifiques, est une abeille sauvage qui apparait très tôt au printemps. Les femelles creusent des galeries dans des sols sableux. Chaque galerie se termine par une cellule larvaire. L’entré du nid est unique et ressemble, toute proportion gardée, à l’entrée d’un terrier de Lapin de garenne. Pour maintenir la Collète-lapin sur un site, il faut que le sol ne soit pas perturbé jusqu’au printemps suivant.
Certaines plantes à fleurs sont très importantes pour de nombreux insectes floricoles et doivent être conservées. C’est le cas des fleurs de saules au printemps. Elles sont la première grosse ressource en pollen et en nectar pour les insectes pollinisateurs qui sortent de la période hivernale. Au court de l’année, les plantes avec une longue période de floraison, comme le Trèfle des près, facilitent le maintien des bourdons. En automne, c’est le Lierre qui prend la relève. Ses fleurs, présentes en septembre et octobre, constituent la plus importante ressource de nectar pour les insectes qui passent la période hivernale à l’état adulte. Pour les abeilles, sa miellée permet de renforcer les réserves nécessaires à la survie des colonies pendant l’hiver.
Pour avoir un habitat de qualité, il faut que la distance entre les sites de développement des larves et les zones fleuries pour les adultes, coïncide avec la capacité de déplacement des espèces. Cette dernière est très variable. Les petites espèces d’abeilles sauvages ne s’éloignent pas du nid au-delà de 300 m alors que certains papillons ou bourdons peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour trouver de la nourriture. En fait, il faut faciliter les connexions entre le gîte et le couvert et pour cela, on peut agir sur chaque m².
Il en est de même pour les abeilles sauvages et les bourdons. L’espace pour les larves est lié aux sites de nidification. De nombreuses espèces nidifient dans le bois mort et un vieil arbre sénescent peut devenir un véritable hôtel à abeilles sauvages. D’autres espèces nichent dans le sol où la descendance passe l’hiver. La Collète-lapin, ou Colletes cunicularius pour les scientifiques, est une abeille sauvage qui apparait très tôt au printemps. Les femelles creusent des galeries dans des sols sableux. Chaque galerie se termine par une cellule larvaire. L’entré du nid est unique et ressemble, toute proportion gardée, à l’entrée d’un terrier de Lapin de garenne. Pour maintenir la Collète-lapin sur un site, il faut que le sol ne soit pas perturbé jusqu’au printemps suivant.
Certaines plantes à fleurs sont très importantes pour de nombreux insectes floricoles et doivent être conservées. C’est le cas des fleurs de saules au printemps. Elles sont la première grosse ressource en pollen et en nectar pour les insectes pollinisateurs qui sortent de la période hivernale. Au court de l’année, les plantes avec une longue période de floraison, comme le Trèfle des près, facilitent le maintien des bourdons. En automne, c’est le Lierre qui prend la relève. Ses fleurs, présentes en septembre et octobre, constituent la plus importante ressource de nectar pour les insectes qui passent la période hivernale à l’état adulte. Pour les abeilles, sa miellée permet de renforcer les réserves nécessaires à la survie des colonies pendant l’hiver.
Pour avoir un habitat de qualité, il faut que la distance entre les sites de développement des larves et les zones fleuries pour les adultes, coïncide avec la capacité de déplacement des espèces. Cette dernière est très variable. Les petites espèces d’abeilles sauvages ne s’éloignent pas du nid au-delà de 300 m alors que certains papillons ou bourdons peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour trouver de la nourriture. En fait, il faut faciliter les connexions entre le gîte et le couvert et pour cela, on peut agir sur chaque m².
Les Coléoptères :
Ils sont les plus nombreux et depuis longtemps. Déjà présents, il y a plus de 250 millions d’années, les Coléoptères ont connu le début et la fin des dinosaures et ont été les premiers insectes pollinisateurs.
Les adultes sont très souvent de gros consommateurs de pollen et certaines espèces, comme la Cétoine dorée, ont des pièces buccales adaptées à ce régime alimentaire. Quelques longicornes ont le thorax et la tête très effilés ce qui leur permet de s’alimenter plus facilement en nectar. Mais les Coléoptères sont généralement considérés comme des pollinisateurs généralistes peu performants. Leur rôle semble plus important sous les tropiques. Cependant, ils ne doivent pas être négligés notamment les petites espèces comme les nitidulides capables de pénétrer dans les fleurs fermées. Ce sont eux par exemple qui transportent le pollen des magnolias. Ce sont des angiospermes qui présentent une structure florale très primitive.
Les Diptères :
Ce sont les mouches et les moustiques mais seules les premières nous intéressent ici. Comme tous les Diptères, elles n’ont que deux ailes, mais pour se déplacer dans l’air, ce sont des pilotes exceptionnels.
Les syrphes sont les diptères les plus étudiés dans le cadre de la pollinisation. Ils sont facilement reconnaissables en vol car ils font très souvent du surplace. Beaucoup d’espèces ressemblent à de petites guêpes et les adultes sont tous floricoles. Chaque espèce possède une trompe (ou proboscis) adaptée à son régime alimentaire, nectar, pollen ou les deux. Curieusement, les larves de syrphes ont des traits de vie très différents. Les éristales sont des saprophages dont les larves se nourrissent de matières organiques en décomposition. La Milésie faux-frelon vit dans le terreau de très vieux arbres. Les larves du Syrphe ceinturé sont prédatrices de pucerons. Les volucelles parasitent les nids de guêpes et de frelons.
Les Hyménoptères :
Les champions de la pollinisation sont ici ! Les abeilles et les bourdons se sont spécialisés dans la récolte du pollen et du nectar pour nourrir leur progéniture, butiner leur est donc indispensable pour se reproduire...
Les insectes pollinisateurs les plus importants, sont les Apoïdes. Il en existe 900 espèces en France qui rassemblent l’Abeille domestique, les abeilles sauvages et les bourdons. Ces derniers sont des insectes sociaux. Seule la reine passe l’hiver et engendre une nouvelle colonie qui vivra jusqu’à l’automne suivant. À la différence des bourdons et de l’Abeille domestique, les abeilles sauvages elles, sont solitaires. Toutes ces espèces récoltent le pollen et le nectar pour leur propre alimentation mais surtout pour l’alimentation de leurs larves. La disponibilité florale est donc un paramètre essentiel pour leur survie.
Les Lépidoptères :
Chenilles mangeuses de feuilles, adultes pollinisateurs, les papillons et les plantes à fleurs ont une longue histoire commune. Sans la réussite des Angiospermes sur notre planète, que seraient devenus les Lépidoptères ?
Sources : http://www.spipoll.org/la-pollinisation avec l'aimable autorisation du SPIPOLL
Le nombre et la variété des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement. Il a été récemment montré que la production de fruits et graines augmente dans les écosystèmes ou jardins présentant la plus grande diversité de plantes et de pollinisateurs. De plus, si l'on examine deux ans après leur plantation un ensemble de plantes variées, il reste environ 50 % d'espèces de plantes en plus sur le site où la diversité d'insectes est la plus élevée, par rapport à celles pollinisées par un ensemble moins varié d'insectes. Or, les pollinisateurs sont globalement en régression sur toute la planète, et tout particulièrement dans les régions industrialisées et d'agriculture intensive de l'hémisphère nord.
En milieu rural, une raréfaction ou disparition de
nombreuses espèces de pollinisateurs est constatée, dont des papillons et des
abeilles (victimes d'un « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles »
encore mal expliqué). Les résultats globaux de l'agriculture ne semblent pas
encore très affectés, mais de nombreux experts craignent une baisse des
rendements agricoles (déjà localement observée parfois probablement avec aussi
d'autres facteurs de causalité tels que la dégradation des sols). Le recul de
la diversité des pollinisateurs s'accompagne en effet d'une moindre efficacité
de la pollinisation et de baisse de rendements (des caféiers par exemple), et
d'une tendance à une substitution d'espèces pollinisées par des insectes par
d'autres espèces autopollinisées, tendance qui inquiète certains spécialistes
car les agriculteurs cultivent moins de plantes autopollinisables (céréales
notamment) et plus de plantes dépendant des pollinisateurs, surtout dans les
pays riches.
Des effets en cascade sont attendus chez les espèces
sauvages et en matière de biodiversité. La généralisation des pesticides et de
possibles synergies avec d'autres polluants ou divers facteurs environnementaux
sont suspectées d'être la cause de la régression des pollinisateurs, mais elle
n'est sans doute pas la seule cause.
Dans les zones industrielles, urbaines et de grande
circulation automobile, on constate aussi une régression des pollinisateurs
(apidés, syrphes et autres papillons).
Les insectes pollinisateurs nous en mettent plein la vue (Photos)
Rencontre avec les pollinisateurs (PDF - 6.4 Mo)
Guide des plantes mellifères (PDF 40 pages)
Calendrier des principales espèces mellifères (PDF 12 pages)
Un plan national d’actions « France, terre de pollinisateurs »
La ministre vient de lancer un plan national d’actions, "France, terre de pollinisateurs", qui vise à enrayer la perte d’espèces de pollinisateurs et à susciter la mobilisation des acteurs. Ces pollinisateurs rendent des services estimés à 1,5 milliard d’euros par an en France. Ce plan a fait l’objet d’une consultation publique à lire ici.
· Note_de_presentation (format pdf - 55.4 ko - 21/05/2015)
· Projet_de_plan_national_d_actions (format pdf - 4.4 Mo - 21/05/2015)
· Synthese_V2 (format pdf - 264.2 ko - 01/06/2015)
· Note_de_presentation (format pdf - 55.4 ko - 21/05/2015)
· Projet_de_plan_national_d_actions (format pdf - 4.4 Mo - 21/05/2015)
· Synthese_V2 (format pdf - 264.2 ko - 01/06/2015)
Plan national d´actions Pollinisateurs sauvages (PDF 1517Ko)
La pollinisation est vitale
Le déclin des abeilles et autres insectes pollinisateurs sauvages ( Hyménoptères : abeilles, bourdons, guêpes … ; Diptères : syrphes, mouches … ; Lépidoptères : papillons ; Coléoptères : scarabées, coccinelles …) est incontestable. Même si la chute des effectifs est plus ou moins marquée selon les espèces.
Les causes du dépérissement des insectes pollinisateurs sauvages sont multiples, et insuffisamment expliquées aujourd’hui. Mais, l’homme, en dégradant leurs habitats et en détruisant les espèces de plantes à fleurs qui constituent leurs ressources alimentaires, pourrait en être largement responsable.
Ces insectes rendent pourtant un service écologique inestimable à la reproduction d’une grande partie des plantes à fleurs sauvages ou cultivées : environ 70% des plantes à fleurs sauvages et cultivées en France métropolitaine et 80% des cultures dans le monde (soit 35% du tonnage que nous mangeons) dépendent fortement de la pollinisation par ces insectes.
On estime que la pollinisation représente une valeur économique d’1,5 milliard d’euros par an en France.
Un plan pour connaître, diffuser les bonnes pratiques et mobiliser les acteurs
Aussi, ce plan propose-t-il une vingtaine d’actions visant à mieux connaître les insectes pollinisateurs et la pollinisation, et également à promouvoir de bonnes pratiques dans tous les espaces fleuris et dans tous les secteurs concernés, notamment les territoires ruraux et forestiers, les espaces protégés (parcs naturels régionaux) et même les territoires urbains.
L’appropriation de ces bonnes pratiques, leur mise en œuvre favorisée par des actions de communication et de sensibilisation des gestionnaires d’espaces, mais aussi du simple particulier, sont une condition de réussite de ce plan.
Abeilles en ville : un exemple de mobilisation
La diffusion du guide issu du programme européen Urbanbees (les abeilles en ville, PDF, 132 pages), que le Ministère de l’Ecologie a co-financé, est un des exemples de mobilisation, voulu dans plan d’actions pour la protection des insectes pollinisateurs.
Il est l’aboutissement d’un remarquable travail qui s’est déroulé de janvier 2010 à
mars 2015, dans lequel la Région Rhône Alpes et la métropole du Grand Lyon se sont
activement engagées avec l’INRA, l’Institut national de la recherche agronomique, et
l’association Arthropologia.
Il est l’aboutissement d’un remarquable travail qui s’est déroulé de janvier 2010 à
mars 2015, dans lequel la Région Rhône Alpes et la métropole du Grand Lyon se sont
activement engagées avec l’INRA, l’Institut national de la recherche agronomique, et
l’association Arthropologia.
Guide pour la mise en place de plantations Mellifères
Connaître les insectes auxiliaires et les accueillir au jardin (PDF 20 pages)
Un jardin accueillant pour les auxiliaires (PDF 6 pages)
Hôtels à insectes (Album) : quelques magnifiques installations pour vous donner des idées
SOS abeilles et bourdons (PDF)
Quelles plantes pour quels papillons ? (PDF 4 pages)
Hôtel à insectes de balcon (plans)
Hôtel à insectes de jardin (plans)
Hôtel à insectes XXL (plans)
Bricolage au jardin : comme fabriquer un hôtel à insectes :
La vie dans un Hôtel à insectes:
Et plus si affinité :
Une ruche artisanale pour une production familiale (plans et explications)
Une ruche horizontale (plans)
Ruches Warre et Layens (plans)
Des ruches décorées (Album)
Fabrication d'une ruche tronc ( http://www.ruchetronc.fr/) :
Pour en savoir plus :
Le SPIPOLL : Projet de sciences participatives, le Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs est une initiative du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement avec pour partenaires principaux la Fondation Nature & Découvertes et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme.
« L’Office pour les insectes et leur environnement, association créée en 1969 rassemble des naturalistes amateurs et professionnels, et agit pour la connaissance entomologique, la protection des milieux et la sensibilisation de tous les publics au monde des insectes. » (extrait du manifeste de l’Opie)
Vigie-Nature est un programme de sciences participatives ouvert à tous les curieux de nature, du débutant au plus expérimenté.
Fondé et porté par le Muséum national d'Histoire naturelle, pionnier des sciences participatives en France depuis 20 ans, Vigie-Nature est animé par des associations et mis en œuvre grâce à des réseaux d’observateurs volontaires.
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