Forêt de Sénart




La forêt de Sénart est une forêt domaniale du sud-est de l'Île-de-France, à cheval sur les départements de Seine-et-Marne et de l'Essonne.


Géographie


La forêt de Sénart s'étend sur environ 3 000 hectares, à l'extrémité ouest du plateau de la Brie, entre les vallées de la Seine et de l'Yerres. C'est à son sous-sol argileux et à son absence de relief qu'est due la présence d'environ 800 mares, cause de sa sauvegarde.

La forêt s'étend sur quatorze communes (Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Combs-la-Ville, Draveil, Épinay-sous-Sénart, Étiolles, Lieusaint, Montgeron, Quincy-sous-Sénart, Saint-Germain-lès-Corbeil, Soisy-sur-Seine, Tigery, Vigneux-sur-Seine et Yerres) et deux départements (l'Essonne principalement et la Seine-et-Marne). Elle fait partie du massif forestier de Sénart, propriété essentiellement domaniale (88 % de sa superficie), qui compte également 5 % de forêts privées, 3 % de forêts communales (Draveil, Soisy-sur-Seine, Montgeron, Quincy-sous-Sénart et Combs-la-Ville) et 1 % de propriétés régionales (Le Bois Chardon et la Fosse aux Carpes)1. Elle a donné son nom à la ville nouvelle de Sénart, à laquelle appartiennent les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint, Saint-Pierre-du-Perray et Tigery (et précédemment Étiolles, Saint-Germain-lès-Corbeil et Soisy-sur-Seine), et à la communauté d'agglomération Sénart Val de Seine, qui regroupe les trois communes de Draveil, Montgeron et Vigneux-sur-Seine.




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Flore


Les principales essences sont le chêne, dont certains sont plusieurs fois centenaires, le châtaignier, le charme, le bouleau, le pin sylvestre et autres résineux. La plupart des résineux sont issus de replantation sur des parcelles détruites par des incendies.


La forêt a été modifiée par les tempêtes de décembre 1999 et d'août 20002.





Faune


C'est la faune habituelle des forêts d'Île-de-France : sangliers, chevreuils, renards, lièvres, lapins et écureuils. Parmi les espèces d'oiseaux rencontrées dans la forêt se trouvent des pigeons, bécasses, corbeaux, canards, corneilles, pies et geais.


En 2006 ont été recensés 15 000 spécimens de tamias de Sibérie (Tamias sibiricus) appelés aussi « écureuils de Corée », issus d'animaux de compagnie, relâchés dans la nature à partir des années 1960, par des propriétaires sans doute lassés par ces turbulents petits écureuils rayés. Cette espèce est sous surveillance car elle peut se révéler invasive.


La surface du massif forestier et la variété des biotopes qu'il abrite (forêt de feuillus, parcelles de résineux, landes sèches et zones humides) explique la multiplicité des espèces animales et végétales susceptibles d'être rencontrées.


La gent ailée est également bien représentée. On entend fréquemment ici et là le cri métallique du pic vert, le tambourinement du pic épeiche et il n'est pas rare d'apercevoir un pic noir. En lisière de forêt, les très agiles et remuantes mésanges à longue queue s'observent souvent en bandes de plus d'une dizaine d'individus tandis que le faucon crécerelle et la bondrée apivore patrouillent au dessus de la plaine des Bergeries.


Le biotope particulier de celle-ci, au terrain sablonneux et à l'épaisse couverture de bruyères abrite nombre de lapins, mais aussi de vipères péliades (Vipera berus), et il est parfois possible d'y rencontrer des mantes religieuses.


Les nombreuses mares et fossés hébergent quant à eux crapauds, grenouilles et tritons.


Études stratigraphiques des tourbières en forêt de Sénart





Histoire


La forêt de Sénart est une relique de l'ancien arc boisé de l'Est parisien. Au IXe siècle, elle rejoignait encore la forêt de Fontainebleau et se rattachait au nord aux bois de Vincennes, de Livry et de Bondy.


Située à moins de trente kilomètres de Paris, elle est, très tôt, convoitée par les rois de France. Elle a fait partie du domaine royal depuis Philippe le Bel en 1314 jusqu'à la Révolution française. Saint Louis aurait créé l'Ermitage Notre-Dame de Consolation. Pour des besoins cynégétiques, Louis XIV fait aménager des routes forestières rectilignes et des carrefours en étoile, pour y chasser à courre le loup et le cerf. Dans le même temps, de vastes travaux de drainage sont ordonnés (les grands collecteurs tels que le fossé Daniel sont encore visibles). Louis XVI qui pratiquait aussi la chasse à tir y fait établir des faisanderies.

On raconte que c'est en forêt de Sénart que, lors d'une chasse royale, Louis XV rencontra Mme Lenormand d'Étiolles (Jeanne Poisson) qui deviendra la marquise de Pompadour.

Plus tard, Louis XVI institua au profit de son frère, le comte de Provence et futur Louis XVIII, alors propriétaire du château de Brunoy, la Capitainerie des chasses de Sénart. Les cahiers de doléances des habitants de Draveil réclameront sa suppression en 1789.

Aux XVIIe et XIXe siècles, le bois de la forêt de Sénart est conduit à Paris par flottage sur la Seine. De nombreux charbonniers vivant dans la forêt y produisaient du charbon de bois.

Eugène-François Vidocq, chef de la Sûreté, en 1811, arrête des brigands sur la route de Lieusaint, en forêt de Sénart.

Le peintre Eugène Delacroix, l'écrivain Alphonse Daudet, qui ont vécu à Champrosay (commune de Draveil), ont été inspirés par ces paysages.

Au début du XXe siècle, la forêt est fortement dégradée par le creusement de tranchée (durant la Première Guerre mondiale (encore bien visible, de même qu'une partie du parcellaire ancien en imagerie aérienne6). Depuis les années 1920, l'attrait de la forêt de Sénart pour le public ne se dément pas : Dans les années 1990, elle reçevait plus de 3 millions de visites par an.


Aujourd'hui, la forêt domaniale est gérée par l'Office national des forêts (ONF). Elle est actuellement un espace convoité, aux enjeux multiples d'ordre social, économique et environnemental, recouvrant des intérêts parfois contradictoires…

Le 26 juillet 2006, un incendie a ravagé 90 hectares de la forêt au niveau des communes de Brunoy et de Montgeron, essentiellement sur des plantations de résineux accessibles au public ; depuis cet incendie, leur accès est interdit.




Protection


Par décret du 15 décembre 1995, le massif de Sénart a été classé en forêt de protection sur une superficie de 3 410,4267 hectares (dont 3 325,043 dans l'Essonne et 85,3837 en Seine-et-Marne, soit respectivement 97,5 % et 2,5 %).





Promenades


Rendez-vous à la Faisanderie, construite sous Louis XVI, qui héberge aujourd'hui le Centre d'information à la forêt. Au programme : expositions, sorties, ateliers...



A proximité, le sentier de découverte « Sénart, en quête d'un secret ! » ravira les explorateurs en herbe.

Admirez les carrefours en étoile, conçus pour « voir et être vu » pendant les chasses royales, et partez à la recherche des arbres remarquables de Sénart. Du haut de ses 500 ans, le chêne sessile du carrefour des Quatre chênes est le doyen de la forêt.



Télécharger la carte de la forêt avec la représentation de sentiers de découverte (2881 Ko)

Télécharger la plaquette d'information de la forêt de Sénart (11992 Ko)

Téléchargez le plan n°1 (pdf) et le plan n°2 (pdf)

Sénart, forêt retranchée, mémoires et traces de la Grande Guerre (723 Ko)

Télécharger le plan de la forêt avec le nouveau parcellaire (pour impression A3) (6604 Ko)

Télécharger la note d'information sur les interventions sylvicoles (591 Ko)

Télécharger la note d'information sur la chasse en forêt de Sénart (463 Ko)

Promenade en forêt de Sénart (Diaporama Zip)







En savoir plus :


« Chêne d'Antin, Draveil » [archive], sur Topic Topo .


Jean-Louis Chapuis, James Joicey, et Laurent Tillon, « Les écureuils introduits en France et en Europe occidentale : de la connaissance à la prévention [archive] », actes du 13e Forum des gestionnaires sur le thème Espèces exotiques envahissantes, une menace majeure pour la biodiversité, Muséum national d'histoire naturelle, 16 mars 2007, 31 p.


Benoît Pisanu, Julie Marmet, Jean-Claude Beaucornu, et Jean-Louis Chapuis, « Diversité du cortège en Siphonaptères chez le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus, Laxmann) introduit en forêt de Sénart (Île-de-France) », dans Parasite, vol. 15, no 1, 2008, p. 35-43.


Xavier de Buyer, « En forêt domaniale de Sénart : une exposition de sculpture en plein air [archive] », dans Revue forestière française, vol. XXIII, no 6, 1971, p. 636–639.


Dardignac C & Le Jeune Y () Évolution et ancienneté des forêts en Île - de - France Méthodologie et premiers résultats [archive] GIP Écofor ; 2011-12-01,

Bruno Maresca, « La fréquentation des forêts publiques en Île-de-France : Caractéristique des sorties et flux de visites des Franciliens [archive] », étude réalisée dans le cadre de l'évaluation du contrat de plan État-région 1994-1999 de l'Île-de-France, pour le département Évaluation des politiques publiques du CREDOC, juillet 2000.


Décret du 15 décembre 1995 portant classement comme forêt de protection de la forêt de Sénart [archive], JORF no 293 du 17 décembre 1995, p. 18348, NOR AGRR9502493D, sur Légifrance.