Le renard et le blaireau, deux animaux mal-aimés à réhabiliter d’urgence

 


 
Si les espèces menacées bénéficient de mesures de protection, d’autres continuent à faire l’objet de persécutions toute l’année, pour des raisons souvent fallacieuses. Alors que la période de chasse vient de s’ouvrir, France Nature Environnement fait un focus sur le renard et le blaireau, deux mammifères sauvages victimes de leur mauvaise réputation, et appelle à reconsidérer leur place au sein de notre patrimoine naturel.




Le renard : un auxiliaire de l’agriculture

Le renard européen est un carnivore de la famille des canidés, cousin du chien domestique. Ses proies principales sont les petits rongeurs, campagnols et mulots. Le renard est donc un allié des agriculteurs. Un seul individu peut consommer plusieurs milliers de rongeurs par an ! Pourtant, en France, le renard est une espèce gibier, chassable de septembre à mars, au fusil ou par chasse à courre et il est même considéré comme espèce « nuisible », ce qui autorise à le détruire toute l’année en utilisant des pièges. Au total, plus de 500 000 renards sont tués chaque année. Pourquoi un tel acharnement ? Ce n’est pas pour le consommer, ni pour vendre sa peau. Les chasseurs voient en lui un concurrent qui prélève du gibier. Mais les faisans d’élevage lâchés pour la chasse, incapables de se défendre, n’ont aucune chance de survie dans la nature ! En réalité, le renard est un maillon indispensable dans les écosystèmes où il jour le rôle de régulateur des petits rongeurs et d’équarisseur naturel. Ses effectifs s’auto-régulent sans que l’homme ait besoin d’intervenir. Ce sont au contraire les destructions aveugles qui perturbent et déstructurent les populations de renards.

> Protégeons les renards (PDF)



Le blaireau : une espèce discrète et méconnue

La vie nocturne du blaireau a longtemps valu une mauvaise réputation à cet animal paisible qui se nourrit principalement de petits invertébrés et de végétaux. Alors qu’il est protégé dans plusieurs pays d’Europe, en France c’est l’espèce qui subit la plus longue période de chasse : du 15 mai au 15 janvier. La vénerie sous terre consiste à acculer l’animal dans son terrier et à l’en sortir en creusant avec des pelles pour le saisir à l’aide de pinces et le tuer. Ce mode de chasse, particulièrement cruel, endommage les terriers et provoque un stress important chez les animaux. De plus, à la mi-mai, les jeunes blaireaux ne sont pas encore émancipés. Cette chasse ne répond à aucune nécessité, puisque le blaireau est une espèce peu prolifique, qui est incapable de pulluler. Le blaireau est aussi détruit toute l’année, bien qu’il ne soit pas classé « nuisible », car on l’accuse d’être porteur de la tuberculose bovine. Ls campagnes de destruction n’ont jamais permis d’éradiquer la maladie. La solution passe par des mesures sanitaire strictes et le suivi des élevages.
Alors, n’est-il pas urgent de réhabiliter le renard et le blaireau ? Loin d’être des « nuisibles » à pourchasser et à détruire, ce sont des animaux beaux et utiles. Comme les autres animaux sauvages, le renard et le blaireau méritent que l’homme les respecte et s’attache à préserver notre précieuse et fragile biodiversité. Alors que la loi biodiversité vient d’être adoptée, il est temps d’entreprendre une démarche humaniste et responsable.

> Le blaireau (PDF)




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