Un travail d'exploration des limites du développement des énergies renouvelables dans le mix électrique métropolitain à un horizon 2050
En 2013, l'ADEME publiait ses visions énergétiques et climatiques à l'horizon 2030-2050, montrant des voies possibles pour atteindre le facteur 4 en 2050, grâce à une division par 2 de la consommation énergétique et à un déploiement massif des énergies renouvelables: ces deux éléments ont nourri les objectifs fixés par le président de la République puis adoptés par le parlement dans la Loi sur la Transition énergétique en faveur de la croissance verte.
Il s'agit d'une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire et non pas d'un scénario politique. Elle est relative à l'exploration technique du déploiement des EnR au sein du mix électrique: à l'instar des travaux du Laboratoire National pour les Énergies Renouvelables américain (NREL) de 2012 étudiant un scénario 100% EnR aux USA. Les mix électriques envisagés restent en effet théoriques, puisqu'ils sont construits ex nihilo et ne prennent pas en compte la situation actuelle ni le scénario pour arriver au résultat. L'étude a pour but de mettre en lumière les freins ainsi que les mesures à mettre en oeuvre pour accompagner une politique de croissance massive des EnR électriques. Elle vise également à identifier les limites au-delà desquelles la faisabilité technique serait impossible ou le coût pour la collectivité non supportable. Sur ces questions, les principaux résultats sont les suivants:
- plusieurs mix électriques sont techniquement possibles pour satisfaire la demande chaque heure de l'année avec 80 ou 100% de renouvelables;
- le développement de la maîtrise de la demande d'électricité, ainsi que la maîtrise de la pointe, sont des conditions essentielles: sans elles, quel que soit le mix intégrant notablement des EnR, le coût du système électrique n'est pas maîtrisé;
- le coût des technologies doit continuer à baisser, surtout pour les technologies les moins matures, afin de permettre un mix équilibré entre les différentes filières de production d'électricité. Cette baisse de coût peut s'envisager grâce au progrès technologique, mais également via la mise en place de conditions de financement appropriées pour les énergies renouvelables;
- l'acceptabilité sociale est cruciale pour permettre la réalisation d'un nouveau mix électrique sur le terrain, dans les meilleures conditions: complémentarité entre productions domestiques et productions centralisées, interconnexion renforcée par le réseau électrique, redistribution des revenus générés par la production d'énergie.
A partir du volet technico-économique de l'étude, une évaluation macro-économique a été réalisée évaluant l'impact en termes d'emploi, d'activité économique, de revenu disponible des ménages, de balance commercial ou encore d'émissions de CO2 d'un scénario ambitieux de transition énergétique incluant un taux de pénétration des énergies renouvelables dans le mix électrique de 80% à 100%. La synthèse téléchargeable ci-dessous présente conjointement les volets technico-économiques et macro-économiques de ce travail. En dépit d'hypothèses conservatrices concernant la structuration des filières EnR françaises, l'exercice montre l'effet positif d'un scénario de transition énergétique ambitieux sur la croissance, l'emploi, les émissions de CO2 et le revenu disponible des français.
>> Visualisez l'étude en graphiques sur mixenr.ademe.fr
Documents à télécharger
- mix100-enre-synthese-technique-macro-economique-8892.pdf
- rapport_final.pdf
- annexe_modele.pdf
- annexe_reserve.pdf
- annexe_consommation.pdf
- annexe_couts.pdf
- annexe_eolienpv.pdf
- annexe_gisements.pdf
- annexe_marche.pdf
- mix-electrique-renouvelable-foire-questions.pdf
- partie1sur2_donnees_de_l_etude_100_201609.7z
- partie2sur2__donnees_de_l_etude_100%.7z
L'évaluation macro-économique réalisée à l'aide du modèle ThreeME (développé conjointement avec l'Observatoire français des conjonctures économiques) permet de déterminer les gains ou les pertes économiques générées par l'extension de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique français ainsi que par une diminution de la consommation finale d'énergie, à l'horizon 2050, par rapport à une trajectoire tendancielle d'évolution du mix et de la consommation finale d'énergie. Trois variantes de mix électriques ont été évaluées :
- Variante « Visions + 80 % EnRE » : les résultats de l'évaluation macro-économique des « Visions » menée en 2013 sont-ils confirmés avec un cadrage actualisé ? ;
- Variante « Visions + 100 % EnRE » : quels gains économiques relatifs attendre d'une augmentation de la part des EnR dans la consommation d'électricité à 100 % ? ;
- Variante « Visions + 100 % EnRE Acceptabilité modérée » : quels gains/ pertes économiques relatifs attendre dans le cas où des contraintes plus fortes en termes d'acceptabilité sociale pèsent sur l'atteinte d'un mix électrique 100 % EnR ?
En dépit d'hypothèses conservatrices concernant la structuration des filières EnR françaises, l'exercice montre l'effet positif d'un scénario de transition énergétique ambitieux sur la croissance, l'emploi, les émissions de CO2 et le revenu disponible des français. Ce travail rappelle également l'importance de travailler à l'intégration territoriale des projets d'EnR.