Parution de la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes
La stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes (EEE) vise à protéger les écosystèmes marins, dulçaquicoles et terrestres, ainsi que les espèces de faune et de flore par rapport aux risques liées aux invasions biologiques.
Elle se décline en cinq axes et 12 objectifs et traite des sujets suivants :
- Prévention de l'introduction et de la propagation des EEE ;
- Interventions de gestion des espèces et restauration des écosystèmes ;
- Amélioration et mutualisation des connaissances ;
- Communication, sensibilisation, mobilisation et formation ;
- Gouvernance.
L'INPN, plateforme nationale du système d'information sur la nature et les paysages (SINP) contribuera fortement au relais et à la diffusion des connaissances sur la répartition des espèces.
Consulter le document de la SNEEE
La définition souvent admise d'une espèce exotique envahissante (EEE) est la suivante : « Une espèce exotique envahissante est une espèce allochtone dont l'introduction par l'Homme (volontaire ou fortuite), l'implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques ou économiques ou sanitaires négatives » (UICN 2000, McNeely et al. 2001, McNeely 2001). Une autre définition acceptée est celle de la stratégie européenne relative aux espèces exotiques envahissantes : « espèce, sous-espèce ou taxon de rang inférieur, introduit hors de son aire de répartition naturelle, passée ou présente. L'introduction ou la propagation menace la diversité biologique. La définition inclue toutes les parties, graines, œufs ou propagules d'espèces de ce type qui pourraient survivre et se reproduire ». (Genovesi & Shine, 2003).
Considérée comme une cause importante de perte de biodiversité au niveau mondial, les EEE sont concernées par différents dispositifs tels que ceux relatifs à l'Union Européenne. Au niveau national, la problématique des EEE est prise en compte au sein de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) du Ministère de l'Ecologie et correspond à un engagement fort du Grenelle de l'environnement (art. 23 de la Loi Grenelle du 3 août 2009). Le focus porte sur les dommages causés à la biodiversité. De plus, un projet de stratégie nationale dédiée aux EEE est en cours de préparation sous la coordination du Ministère de l'Ecologie.
Ainsi, il s'appuie sur différentes institutions telles que le Museum national d'Histoire naturelle, l'ONCFS ou l'ONEMA pour des actions relatives à la faune et la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux (FCBN) ou l'ONF pour la Flore. Pour l'outre-mer, le comité français de l'UICN a développé une initiative relative aux espèces exotiques envahissantes ultramarines.
L'utilisation des programmes de sciences participatives est un mode de surveillance des espèces dans le milieu naturel particulièrement efficace. L'INPN intègre des données issues de ces programmes, dont celles relatives aux espèces de la faune invasive. Ces données sont issues des observations réalisées par différents acteurs (grand public, naturalistes, chercheurs etc.), et sont consultables par tous au travers des cartes départementales disponibles en page de présentation d'une espèce (exemple du Frelon asiatique ou des vers plats).
Un autre enjeu est de pouvoir coordonner des actions au niveau national sous forme de plans de gestion d'espèces invasives en vue de limiter leurs impacts sur la biodiversité. Ces plans sont déclinés en deux phases : une phase de rédaction (bilan des connaissances, stratégie à moyen et long terme, déclinaison par des fiches actions) et une phase de mise en œuvre (définition de la durée du plan et encadrement par un comité de pilotage). Un exemple actuel de plan national de lutte sur la faune concerne l'Ecureuil à ventre rouge Callosciurus erythraeus (Pallas, 1779) ; deux autres plans concernent l'Erismature rousse et l'Ibis sacré.
Afin de prioriser les espèces invasives animales à gérer et à la demande du Ministère de l'Ecologie, le MNHN élabore, conjointement avec le réseau d'experts nationaux sur la faune, une méthodologie de hiérarchisation des espèces introduites en France métropolitaine.
La liste des vertébrés introduits, pour lesquels une évaluation du "caractère invasif" sera réalisée, est disponible ici .