C'est le printemps ! La saison des essaims arrive. Que faire si un essaim d'abeilles s'installe près de chez vous ?
Vous venez de découvrir un essaim d'abeilles dans votre jardin, sur votre toit ou près de chez vous ?
Pas de panique ! Ne le détruisez pas.
Les abeilles ne sont pas agressives. Elles sont à la recherche d'un nouvelle espace pour s'y installer. Malheureusement dans la nature, elles n'ont pratiquement aucune chance de survie.
Pas de panique ! Ne le détruisez pas.
Les abeilles ne sont pas agressives. Elles sont à la recherche d'un nouvelle espace pour s'y installer. Malheureusement dans la nature, elles n'ont pratiquement aucune chance de survie.
Espèce protégée par la loi, il est important d'adopter le bon réflexe pour assurer la survie de l'espèce. ➤ ➤ ➤ Faites appel à un apiculteur !
Ce dernier viendra vous débarrasser de l'essaim et sera heureux d'agrandir son élevage.
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Quelques explications sur l'essaimage
L'essaimage est un phénomène naturel, quand une partie des abeilles quitte la ruche avec une reine (l'essaim) pour former une nouvelle colonie. L'essaim forme alors un nuage d'abeilles qui peut atteindre une vingtaine de mètres de long et qui parcourt son territoire à la recherche d'un endroit propice pour s'établir et reformer une colonie.
Préparation - les signes précurseurs
Chez l'abeille domestique, insecte social, l'essaim est en quelque sorte la propagule collective de la ruche.
En temps normal, les phéromones émises en permanence par la reine empêchent les ouvrières de construire des cellules royales et d'y pondre. Si la reine se met à diffuser moins de phéromones, quelle qu'en soit la raison, la colonie est prise de la « fièvre d'essaimage ». Cette fièvre est détectable grâce à des signes précurseurs :
Les ouvrières bâtissent des cellules royales qui sont plus grosses que les autres et qui ont la particularité de pendre, contrairement aux cellules horizontales de mâles, d'ouvrières ou de stockage de pollen ou de miel.
Les ouvrières donnent des petits coups de tête à la reine et cessent de la nourrir. La reine pond donc de moins en moins. En temps normal, le couvain ouvert occupe plus de place que le couvain operculé. Quelques jours avant l'essaimage, à cause du manque de place pour pondre mais surtout à cause du ralentissement de la ponte, le couvain operculé occupe plus de place que le couvain ouvert. C'est au moment où ce rapport s'inverse que l'essaim part.
Les ouvrières semblent désœuvrées sur la planche de vol. Leurs glandes à cire se développent et de petites plaques de cire apparaissent sur leur abdomen pour être prêtes à construire de nouveaux rayons de cire alvéolaires dans la future ruche.
Quand la reine consent à déposer des œufs dans ces cellules royales et qu'elles sont operculées, le processus est enclenché. Quelques jours plus tard, de jeunes reines vont naître. Amaigrie par l'arrêt de la ponte, l'ancienne reine peut désormais voler et accompagne l'essaim juste avant la naissance de celles qui la remplaceront. Ces princesses vont combattre à mort pour devenir la nouvelle reine-mère qui hérite de la ruche.
Avant de partir, chaque abeille se gave de miel afin de disposer d'assez d'énergie pour assurer la migration qui peut durer 3 jours. Le départ de l'essaim se fait à l'occasion d'un début d'après-midi ensoleillée, avec la moitié de l'effectif de la colonie (s'il s'agit d'un essaimage primaire). S'il ne fait pas trop froid, la reine peut être suivie par d'autres jeunes reines, il s'agit alors d'un essaim dit secondaire, tertiaire, etc.
Période d'essaimage
L'essaimage se produit généralement à la saison favorable, généralement avant les miellées ou après (au milieu du printemps ou au début de l'été), ce qui a permis à la colonie-mère prise de « la fièvre d'essaimage » de se développer à nouveau de construire la nouvelle ruche et constituer des provisions. L’essaimage se déroule généralement au mois de mai et de juin.
Sélection du nouveau site d'installation
Après avoir quitté la ruche, un essaim se réunit dans un endroit abrité, en général dans un arbre ou sous une toiture, formant ce qu'on appelle une grappe (d'abeilles), et des éclaireuses (5 % de l'essaim, les abeilles les plus expérimentées du groupe) partent observer les environs sur une surface d'environ 70 km2 pour trouver un emplacement propice à l'établissement de la nouvelle colonie. Les éclaireuses revenant à l'essaim relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position.
Toutes les éclaireuses ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion. Après plusieurs heures et parfois jusqu'à 3 jours de mutualisation perpétuelle des connaissances, un consensus émerge de ce processus décisionnel et aboutit au choix définitif de la destination. Une décision sera souvent prise lorsque quelque 80 % des éclaireuses ont convenu d'un seul endroit et / ou lorsqu'il y a un quorum de 20 à 30 éclaireurs présents sur un site de nidification potentiel. Quand cela arrive, tout le groupe prend son envol et s'envole vers lui. Un essaim peut voler un kilomètre ou plus vers l'emplacement choisi, avec les éclaireuses guidant le reste des abeilles en volant rapidement au-dessus dans la bonne direction[].
Ce processus collectif de prise de décision réussit remarquablement à identifier le nouveau site le plus approprié et à maintenir l'essaim intact.
Un bon nid doit avoir les qualités suivantes :
- être suffisamment grand pour accueillir l'essaim (minimum 15 litres en volume, de préférence ~ 40 litres),
- être bien protégé des éléments (pas trop de vent) et recevoir une certaine quantité de chaleur du soleil (de préférence à mi-ombre et entrée exposée vers l'Est pour favoriser la chaleur du matin,
- avoir une petite entrée (environ 12,5 cm2) située au bas de la cavité,
Les sites de nidification avec des nids d'abeilles ou des ruches abandonnés sont privilégiés car les odeurs de miel et de propolis émises rassurent les éclaireuses (on s'en sert pour le piégeage d'essaim).
Une fois l'essaim définitivement fixé, les ouvrières bâtissent très rapidement des rayons de cire pour le nouveau couvain et pour y stocker du miel. La reine se remet à pondre seulement 3 jours après l'arrivée sur le nouveau site, afin d'assurer le développement de la nouvelle colonie le plus vite possible.
La reine pouvant vivre jusqu'à 5 ans, elle pourra essaimer plusieurs fois dans sa vie (mais généralement les apiculteurs remplacent les reines chaque année où tous les deux ans pour s'assurer d'une ponte maximale).
Si un essaim s'établit quelque part dans la nature, on dit qu'il retourne à l'état sauvage. Les abris peuvent être le creux dans un arbre, une cavité rocheuse, ou une construction humaine où on n'attendait pas vraiment la venue d'un essaim.
Essaim en vol (© www.romseybeekeepers.com)
Fréquence
Il ne peut y avoir qu’une seule reine par colonie. Dans la ruche d'origine, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales encore dans leurs cellules, sauf dans les colonies très importantes où les abeilles protègent les jeunes reines afin d'essaimer encore une ou deux fois. Une semaine plus tard, la nouvelle reine effectue son premier vol nuptial. Une colonie peut produire, entre le début du printemps et le début de l’été, jusqu’à trois essaims. Ils sont dits « primaire », « secondaire » et « tertiaire », et comptent respectivement la moitié, le quart et le huitième de la population initiale de la ruche ; le contingent final dans la ruche est la différence (moitié, quart ou huitième).
Risques
L'essaimage est une étape vulnérable dans la vie des abeilles. Pendant cette phase, elles sont approvisionnées seulement par le nectar ou le miel qu'elles portent dans leur estomac. Un essaim peut mourir de faim s'il ne trouve pas rapidement un site pour s'installer et des sources de nectar. Ceci se produit le plus souvent avec des essaims partis trop tôt dans la saison au printemps par un jour chaud qui est suivi par du temps froid ou pluvieux. La colonie d'origine après s'être séparé d'un ou plusieurs essaims est généralement bien approvisionnée en nourriture, mais la nouvelle reine peut être perdue ou mangée par des prédateurs pendant son vol d'accouplement, ou le mauvais temps peut empêcher son vol d'accouplement. Dans ce cas, la ruche n'a plus de jeune couvain pour élever des reines supplémentaires, et elle ne survivra pas. Un essaimage secondaire contiendra habituellement une jeune reine vierge.
Un essaim est très impressionnant, mais le danger pour l'Homme est moindre car une abeille issue d'un essaim pique rarement pour plusieurs raisons :
- Les abeilles sont sans logis, sans couvain et sans provisions. Elles n'ont rien à défendre.
- Chaque abeille remplit son jabot de miel avant le départ. C'est la seule source de nourriture disponible pour l'essaim à court-terme. Une abeille gavée de miel ne pique pas. C'est d'ailleurs pour cela qu'on enfume une ruche avant de s'en approcher, l'enfumage pousse les abeilles à se gaver de miel avant un éventuel départ d'urgence lié à un incendie.
- Le sacrifice en grand nombre des abeilles conduit directement à l'affaiblissement de l'essaim puisqu'une abeille meurt après avoir piqué un homme (arrachement de l'aiguillon). L'établissement de la nouvelle colonie nécessite de conserver le maximum d'effectif.
Un apiculteur peut donc s'approcher ou toucher un essaim sans grand danger de piqûre. Il est même possible d'installer l'essaim sur une partie dénudée du corps. Cela fait d'ailleurs l'objet de concours. Cependant, un tempérament calme et des mouvements très lents sont nécessaires dans toutes les manipulations, afin de laisser les abeilles prendre leur place sans se froisser, pour éviter d'être associé à un danger. Toutefois il est bon de savoir que toute abeille écrasée piquera en retour, quelle que soit son humeur.
L'essaimage est le mode naturel de reproduction et dispersion dans l'espace des colonies d'abeilles.
Facteurs favorisants et contrôle de l'essaimage
L’essaimage est dynamisé par :
- l'espèce de l'abeille. La Carnica est bien plus essaimeuse que la Noire ou l'Italienne,
- une ruche devenue trop petite pour héberger l'ensemble de la colonie. Cela survient généralement après l'arrivée d'importantes quantités de pollen qui font rapidement grossir la population de la colonie. On constate par exemple souvent un essaimage après la miellée du colza surtout si l'apiculteur tarde trop à installer les hausses qui, en augmentant le volume d'accueil de la ruche, repoussent la date de l'essaimage.
- l'âge de la reine
- une température trop élevée dans la ruche (aération insuffisante).
Récupération des essaims
Certains apiculteurs capturent les essaims qu'on leur signale. L'avantage est qu'ils récupèrent un essaim de production supplémentaire dans leur rucher. L'inconvénient est qu'ils récoltent une colonie essaimeuse dont la qualité de la reine est inconnue au lieu d'une souche sélectionnée plus stable.
Il existe différentes méthodes pour capturer un essaim. C'est un procédé délicat dans lequel il convient d'accaparer la majorité des individus, le reste ne pouvant être récupéré ensuite.
Lorsque l'essaim se dépose et forme une grappe, il est relativement facile de le capturer dans une ruchette appelée nucléus. Une méthode qui peut être employée par une journée ensoleillée où l'essaim est situé sur une branche inférieure ou un petit arbre est de mettre un drap blanc sous l'emplacement de l'essaim. Une ruchette est placée sur le drap. L'essaim est pulvérisé de l'extérieur avec une solution de sucre, puis secoué vigoureusement hors de la branche. Le groupe principal, y compris la reine, tombera sur le drap blanc et les abeilles vont rapidement entrer dans le premier espace sombre en vue, qui est l'ouverture de la ruchette. Une marche organisée vers l'ouverture s'ensuivra et après 15 minutes la majorité des abeilles sera à l'intérieur. Elles y resteront enfermées une ou deux nuits. Si la ruche est accueillante (propreté, emplacement, protection), l'essaim restera dedans.
Si l'essaim est trop enchevêtré dans son perchoir et qu'il ne peut pas être placé dans une boîte ou un drap, une ruchette peut être suspendue au-dessus et la fumée douce utilisée pour un «regroupement» de l'essaim dans la ruche. La fumée n'est pas recommandée pour calmer un essaim groupé. La fumée aura l'effet inverse sur un essaim groupé, car de nombreuses abeilles vont s'agiter et voler au lieu de s'installer.
Piégeage
Les apiculteurs souhaitant avoir plus de colonies piègent des essaims. Pour cela, ils utilisent une ruchette usagée bien désinfectée puis frottée avec une boule de propolis pour masquer les odeurs de détergents, bois ou autres. Ils remplissent la ruchette de cadres vides mais usagés (propolisés) avec cire gaufrée neuve et mettent sur un des côtés un cadre plein (déjà alvéolé) de l'année précédente pour libérer un parfum attirant.
C'est principalement l'odeur qui attire les essaims. On peut aussi utiliser un produit nommé "charme abeille" pour rendre la ruchette encore plus attractive ou à défaut vaporiser d'eau miellée ou mieux d'eau de cire (reste de rayons noirs bouillis quelques minutes dans un peu d'eau puis filtrés dans un vieux bas. Mélanger le liquide, noirâtre obtenu avec un peu de miel puis vaporiser l'intérieur des ruches pièges). Certaines odeurs fortes sont aussi attirantes pour les abeilles (huile essentielle de citronnelle, mélisse, tanaisie). Toujours pour optimiser les odeurs de cire et de propolis, certains passent un léger coup de lampe à souder ou chalumeau sur les parois de la vieille ruche avant de la mettre en place. Les anciens conseillaient même d'uriner aussi souvent que possible près de la ruche.
Dés le début du mois de mars (pour que les abeilles éclaireuses puissent les repérer lors de leurs exploration du voisinage), la ruchette est placée bien d'aplomb dans un lieu non venteux sur un arbre fruitier à une hauteur de 1,5 à 2 m à mi-ombre. Entrée de la ruche dirigée vers l'Est. La colonie peut essaimer dès que la météo a été assez bonne pour qu'elle puisse bien se développer grâce aux apports de pollen et de nectar, condition sine qua non pour que la reine ponde fortement.
Quand le piège a fonctionné, on déplace la ruche ailleurs et on replace un autre piège au même endroit car il s'agit d'un endroit propice (à proximité d'un rucher existant par exemple) qui attirera régulièrement des essaims.
L'essaim n'entre pas forcément directement dans la ruche piège mais l'odeur de propolis et de miel favorise son arrivée. S'il se pose à quelques mètres, il ne reste plus qu'à placer la ruchette sous l'essaim et le faire rentrer.
Photos : Les abeilles en ville
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