Les énergies renouvelables : 2- Les différents types d'ENR : La biomasse (1ere partie)


a. Généralités


Définition:La biomasse

La biomasse est la « masse totale de l'ensemble des êtres vivants occupant, à un moment donné, un biotope bien défini » (définition dictionnaire Larousse). Ce biotope peut être une surface donnée du sol ou un volume d'eau océanique ou douce.
Du point de vue du génie énergétique, la définition de la biomasse est restreinte à l'« ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie ». Ces matières organiques qui proviennent des plantes, sont une forme de stockage de l'énergie solaire, captée et utilisée par les plantes grâce à la chlorophylle. Ainsi la biomasse est donc constituée de polymères complexes principalement composés de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, crées par l'activité métabolique des organismes vivants.

La photosynthèse

Définition:
Grâce à la photosynthèse, les végétaux élaborent leur substance à partir de l'énergie fournie par le Soleil : l'eau et le dioxyde de carbone sont convertis en matières organiques.

Schéma de principe de la photosynthèse
1m² de feuilles élabore en moyenne 1g de matière sèche à l'heure (glucide), soit l'équivalent énergétique de 15 kJ, alors que le Soleil fournit 3,6 MJ.
→ Rendement : 0,4 % de l'énergie solaire fournie.

Les chloroplastes
Les chloroplastes (Organite cellulaire contenant la chlorophylle et assurant la photosynthèse) sont des organismes présents dans les plantes et les algues. Ils sont sensibles aux expositions des différentes ondes du spectre lumineux. Ils jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement d'une cellule végétale car ils permettent de capter la lumière à l'origine de la photosynthèse.



Déroulement de la photosynthèse
La photosynthèse est un processus biochimique qui permet aux plantes, aux algues et certains micro-organismes et grâce à l'énergie apportée par les rayonnement du soleil de transformer l'eau et le CO2 en matière organique (hydrates de carbone). La réaction est une oxydation du CO2 par l'eau.
La photosynthèse aboutissant à la formation de substance organique (glucose) se déroule à l'intérieur du tissu cellulaire organique (stroma).


La photosynthèse : une suite complexe de réactions

Le déroulement de la photosynthèse s'effectue selon deux phases importantes :
  • Réaction photochimique : dans la membrane des thylakoïdes (C'est, dans le chloroplaste, le sac membraneux aplati contenant la chlorophylle. Le thylakoïde d'une bactérie est aussi appelé chromatophore.) :
Phase 1

  • Cycle de Calvin : dans le stroma :

Phase 2

Remarque:
Un arbre moyen :
  • absorbe chaque année environ 12 kg de CO2
  • rejette suffisamment d'oxygène pour assurer la respiration d'une famille de quatre personnes pendant un an.

La ressource

La biomasse peut provenir des produits d'origine végétale non contaminés suivants :

  • cultures agricoles :
    • cultures oléagineuses (colza, tournesol, palmier à huile, jatropha, coprah)
    • cultures sucrières (betteraves, canne à sucre, sorgho...)
    • cultures à amidon (blé, maïs, manioc...)


Champ de colza


  • sous-produits agricoles :
    • paille de blé
    • balle de riz
    • tiges de coton
    • bagasse


Paille de blé


  • bois :
    • plaquettes forestières
    • granulés
    • sciures
    • sous-produits de l'industrie du bois


Plaquettes forestières


  • algues :
    • macro-algues, fixées au substrat par une thalle
    • micro-algues, ou phytoplancton, flottent en pleine eau


Micro-algues



Complément:Les différents types de ressources en détails
La figure ci-dessous synthétise l'origine des différents types de ressources. On distingue quatre grandes catégories : le bois, les cultures énergétiques, les résidus de l'agriculture et les déchets.
Les déchets valorisables pour l'énergie sont constituées de matières d'origine organique (hydrocarbonée).

Classification des sources de biomasse pour la production d'énergie

Contrairement aux autres types d'ENR, la biomasse est moins limitée par des contraintes liée à l'environnement (alternance jour/nuit, ...). Elle possède également une disponibilité importante à travers le monde. Par exemple, de nombreuses zones possèdent une ressource forestière importante (mis à part les pays arides...) : l'Amérique, les pays d'Europe, l'Asie du Sud-Est, l'Afrique équatoriale.

Superficie forestière en pourcentage du total des terres émergées par pays en 2010


Le cycle du carbone

Le cycle du carbone se décompose en deux sous-cycles dont les échelles de temps et d'espace sont différentes : le cycle court et le cycle long.
Le cycle court est celui où intervient le carbone organique (biomasse) et s'opère sur quelques décennies. En effet au cours de leur croissance, les écosystèmes (forêts et plantes) synthétisent de la matière végétale qui stocke le CO2 prélevé dans l'atmosphère lors de la photosynthèse. Grâce à elle, la biomasse s'apparente à une véritable pompe à CO2, constituant ainsi une réserve de carbone. Ainsi le CO2 rejeté par l'utilisation énergétique de la biomasse est réabsorbé par les végétaux lors de leur croissance. Le CO2 émis ne constitue donc pas un apport net puisqu'il s'intègre dans un cycle court du carbone, le cycle de vie de la biomasse. La balance en carbone est donc nulle, à condition bien sûr que l'équivalent de la biomasse qui a été utilisée soit replanté.

Cycle court du carbone

L'utilisation de la biomasse comme source d'énergie s'inscrit parfaitement dans le cadre des engagements à tenir du Protocole de Kyoto : faire chuter de 5 % des émissions de gaz à effet de serre enregistrées en 1990.

Flux carbone au niveau des forêts


Complément:En savoir plus sur le cycle du carbone
  • Les grands cycles biogéochimiques et les changements climatiques (lien)
  • Le site "cycle du carbone" (lien)
  • Sita - GDF Suez (lien)


Valorisation énergétique de la biomasse et impact environnemental

L'utilisation de la biomasse est le plus souvent bénéfique pour la gestion des écosystèmes et de l'environnement tant local que global. Cependant, cette utilisation peut avoir aussi des effets négatifs.
Les effets potentiellement positifs
  • La réduction de l'émission de polluants acides : la biomasse, à la différence des combustibles fossiles, n'émet pratiquement de soufre (pluies acides).
  • La réduction de l'émission des gaz à effet de serre : car le bilan CO2 est nul (voir précédemment).

Les effets potentiellement négatifs
  • La déforestation : lorsque les prélèvements dépassent l'accroissement des peuplements forestiers durant une trop longue période. A la baisse du stock d'arbre peut alors succéder la disparition totale du manteau photosynthétique des arbres dont la fonction est de fixer l'énergie solaire. Secondairement, ce couvert végétal protège aussi les sols de l'érosion hydraulique.
  • L'épuisement minéral des sols : l'exploitation complète de la biomasse (fines branches, écorces, feuilles : parties les plus riches en minéraux) entraîne une baisse fertilité des sols.
Ces risquent peuvent être éliminés : en restituant les cendres issues de la biomasse aus sols forestiers ou en pratiquant certains apports.
En mélangeant les peuplements des arbres fixateurs d'azote atmosphérique tels que les aulnes, les acacias, les prosopis ou les casuarinas.


Déforestation

 

Les grandes voies de valorisation de la biomasse

La figure ci-dessous présente les grandes voies de valorisation de la biomasse. On distingue habituellement :
  • les voies dites "thermochimiques" pour lesquelles la biomasse est transformée à haute température (combustion, pyrolyse, gazéification) ;
  • les voies dites "biochimiques" pour lesquelles la biomasse est valorisée soit par hydrolyse puis fermentation (enzymes), soit par digestion anaérobie (bactéries). Les filières d'extraction et de trituration d'huiles végétales sont souvent classées dans cette catégorie.

Les différentes filières de valorisation énergétique de la biomasse

Attention:
Dans la suite de cet exposé, les différents procédés de valorisation énergétique de la biomasse ne seront pas tous étudiés en détails. Nous avons choisi de développer trois grandes filières : le bois-énergie, les biocarburants, le biogaz par méthanisation. A l'intérieur de la partie consacrée au bois-énergie, les procédés de valorisation de la biomasse lignocellulosique par pyrolyse et gazéification seront également étudiés.


b. La filière bois-énergie


Introduction

Cette filière de valorisation énergétique du bois en tant que combustible, pour se chauffer, s'éclairer, cuisiner ou produire de l'électricité, est appelée "bois-énergie" (ou également "biomasse solide"). Il peut s'agir d'une énergie renouvelable si le bois est produit par une gestion durable des forêts.
Le bois utilisé peut se présenter sous les formes suivantes :
  • les bûches ;
  • les granulés de bois ou pellets ;
  • les briques de bois reconstituées ;
  • les plaquettes forestières.


Le bois : généralités


Composition chimique

Composition du bois

Les différents constituants du bois

L'analyse organique élémentaire montre que les pourcentages de carbone, d'hydrogène et d'oxygène sont à peu près les mêmes pour tous les bois. Ainsi, on admet que le bois anhydre contient en masse :
  • 49 à 50 % de carbone ;
  • 43 à 44 % d'oxygène ;
  • 6 % d'hydrogène ;
  • 0,2 à 0,5 % d'azote.
On peut donner au bois une formule chimique moyenne : CH1,5O0,65
Ceci est très remarquable si l'on considère les différences énormes qui peuvent exister d'une essence d'arbre à une autre, tant sur le plan morphologique que sur le plan des espèces chimiques en présence. La plupart des auteurs classent les constituants du bois en deux groupes de substances :
  • Substances macromoléculaires représentant 95% de la masse du bois ; la proportion des différents composés à haut poids moléculaire est la suivante : cellulose 40-50%, hémicellulose 10-30%, lignine 15-30%,
  • Substances de faible poids moléculaire (extraits, tanins, substances minérales).
Les différents constituants du bois possèdent donc de très nombreuses fonctions oxygénées (groupes carboxyliques et hydroxyles, fonctions alcools et phénols) se révélant très importantes pour sa réactivité.

La cellulose
Les fibres polymériques de cellulose sont les constituants de base des cellules végétales (squelette de la paroi cellulaire). La présence de nombreuses liaisons hydrogène intramoléculaires assurent la rigidité de la structure. Les fibrilles cellulosiques possèdent un ordre cristallin.

Un fragment de molécule de cellulose



Les hémicelluloses

Les hémicelluloses sont le « ciment » entre les fibres cellulosiques et protègent le réseau cristallin de la cellulose.



Représentation d'un type d'hémicellulose [2]



La lignine

Les lignines assurent le colmatage des espaces inter fibrillaires et donnent au bois sa rigidité et sa résistance à la compression. Ce sont des polymères de structure amorphe. Leur extraction est pratiquement impossible sans dégradation.



Structure d'une lignine [3]


Complément :

Selon le type de variété de biomasse, la composition chimique peut présenter des différences notables.



Compositions de quelques biomasses végétales


Structure


Définition : Aubier/Bois parfait

L'aubier correspond au bois physiologiquement actif, mais après quelques années les vaisseaux cessent peu à peu d'alimenter l'arbre et s'imprègnent de de différentes substances : tanins, résines...

Le bois est une matière ligneuse élaborée par un organisme vivant au milieu d'un écosystème. L'ensoleillement, la nature du terrain, l'altitude, la température ambiante, la pollution atmosphérique interviennent directement sur la croissance des arbres. L'origine végétale du bois explique ses particularités, mais aussi sa richesse et sa variété, en tant que support de finition ou matériau de structure.

L'origine végétale du bois explique ses particularités, mais aussi sa richesse et sa variété, en tant que support de finition. Matériau aux caractéristiques variables, présentant des singularités plus ou moins marquées, il se distingue sur ce plan des autres matériaux utilisés dans la construction : brique, ardoise, béton, acier, PVC, etc...

Le bois est un matériau hétérogène, anisotrope et hygroscopique :

*       Hétérogène : les cellules qui le composent sont de nature et de forme différentes, sa densité est irrégulièrement répartie, et des singularités de croissance différencient chaque pièce.

*       Anisotrope : le bois possède une structure cellulaire qui est orientée. Cet agencement cellulaire apparaît différemment selon les trois plans d'observation (transversal ou "bois de bout", radial ou tangentiel). De même, les caractéristiques physiques et mécaniques du bois varient selon ces directions. La direction axiale ou longitudinale est celle qui est parallèle à l'axe de l'arbre. La direction radiale est celle qui passe par un rayon de l'arbre perpendiculairement aux cernes d'accroissement.

*       Hygroscopique : le bois est susceptible de perdre ou de reprendre de l'humidité en fonction de la température et surtout de l'humidité relative de l'air ambiant.

Les caractéristiques du bois restent celles d'un matériau naturel, variables d'une essence à l'autre, ainsi qu'à l'intérieur d'une même essence, voire d'un même arbre.




Structure microscopique et macroscopique du bois [1]


Propriétés

Comme cela a été vu précédemment, les variétés de bois peuvent présenter des différences dans leur composition chimique. Afin de spécificier un type de bois, on va utiliser des grandeurs macroscopiques caractéristiques, comme :

*       le taux d'Humidité ;
*       la masse volumique ;
*       la granulométrie ;
*       le pouvoir calorifique ;
*       la conductivité thermique ;

Taux d'humidité

Le bois est un matériau hygroscopique. A une température donnée, il existe un équilibre entre l'eau en phase gazeuse et l'eau adsorbée. On caractérise le rapport entre la quantité d'eau et la quantité de matière sèche de bois par :

*       le taux d'humidité sur sec :


*       le taux d'humidité sur brut :


L'humidité du bois dépend des conditions du lieu de stockage :

*       A l'air libre : 0,12< <0,24

*       Bâtiment non chauffé : 0,15< <0,18

*       Bâtiment ventilé : 0,12< <0,15

*       Bâtiment ventilé et chauffé : 0,09< <0,12



Adsorption et désorption de l'eau dans du bois [1]

Masse volumique du bois




Pouvoir calorifique

On définit :

*       PCS : pouvoir calorifique supérieur (énergie libérée par la combustion totale de 1 kg de combustible, l'eau formée étant ramenée à l'état liquide)

*       PCI : pouvoir calorifique inférieur (énergie libérée par la combustion totale de 1 kg de combustible, l'eau formée étant ramenée à l'état vapeur)

Pour le bois sec, le PCS est de l'ordre de 20 000 kJ/kg.

On peut calculer ce PCS en connaissant la composition du bois (C,H,O,S étant les fractions massiques en carbone, hydrogène, oxygène, soufre) grâce aux formules suivantes :

*       PCS = 43 730 C – 350,9

*       PCS = 47 500 C – 238 O

*       PCS = 35 580 C + 113 010 H + 10 880 (S-O), formule de Vandralek

Pouvoir calorifique inférieur de quelques essences d'arbres


Complément :

L'énergie contenue dans une bûche de bois humide ou des granulés n'est pas la même. A masse égale, les granulés vont délivrer plus d'énergie (près de 4,5 MWh/tonne).



Comparaison entre plusieurs combustibles d'origine lignocellulosique [2]


Capacité calorifique massique

La capacité calorifique massique (kJ.kg-1.K-1) peut se calculer selon :

*       Bois anhydre : Cp0 = 0,1031 + 0,003867.T, avec T la température (K)

*       Bois humide : CpB = Cp0.(1-xB) + xB.Cpe, avec Cpe la capacité calorifique de l'eau (4,18 kJ.kg-1.K-1)


Conductivité thermique

Les bois n'est pas un matériau isotrope dans les trois directions de l'espace. La conductivité axiale (A) est différente de la conductivité tangentielle (T) et radiale (R). Ainsi on calcule la conductivité axiale selon :



Complément :

Densité / Dureté

La densité des bois est très variable selon les espèces et à l'intérieur d'une même espèce . Une corrélation étroite existe entre la masse volumique et la dureté, les bois les plus denses sont les plus durs et les bois les plus légers sont les plus tendres...


Bois et eau

Au moment de l'abattage, le bois peut contenir plus d'eau que de matière-bois ; parfois deux fois plus dans certains peupliers. L'humidité est alors supérieure à 100 %.


Séchage

Afin d'éviter que le bois ne subisse des retraits après mise en oeuvre, ce qui pourrait entraîner des désordres notamment dans les assemblages, il est indispensable de le sécher avant tout usinage et utilisation en construction.


La ressource en bois



L'entreprise BTG ("Biomass Technology Group"), basée aux Pays-Bas, a réalisé une étude sur le potentiel mondial en résidus agricoles et déchets de bois. Près de 455 Mtep de résidus agricoles et 225 Mtep de déchets de bois peuvent être d'ores et déjà utilisables à des fins énergétiques (total de 680 Mtep). Cette valeur est à mettre en perspective avec les 12 717 Mtep représentant la production d'énergie primaire dans le monde en 2010 (soit plus de 5 %).



L'inventaire Forestier National (2004) établi en 2004 fait le bilan du gisement brut issu de l'exploitation forestière actuelle. La ressource forestière est importante en région Rhône-Alpes, Aquitaine, Lorraine.



Gisement brut issu des rémanents de l'exploitation forestière actuelle [2]


En France la consommation de bois et déchets de bois s'élève à 9,2 Mtep par an. Le potentiel énergétique des résidus générés par la récolte des bois d'œuvre et d'industrie est estimé à 7,3 Mtep supplémentaires (soit 17 milliers de tonnes de bois sec valorisables sous la forme de plaquettes forestières), ce qui offre quasiment la possibilité de doubler la consommation annuelle de la filière bois-énergie en France. Le gisement pourrait être largement étendu si l'on considère que sur les 88 milliards de m3 de bois produits chaque année par croissance biologique, seuls 61 sont aujourd'hui prélevés. Le potentiel énergétique annuel de ces 27 milliards de m3 non prélevés représente encore 7 Mtep. Le potentiel en plaquettes forestières es estimé à 4,9 Mtep.

Complément : Biomasse et gestion de la forêt

En France, l'utilisation de bois à des fins énergétiques n'entraîne pas la déforestation. Depuis 1945 la forêt française a augmenté de 2,5 millions d'hectares. En 1 siècle, la surface de la forêt a doublé. Ainsi, la superficie de la forêt française s'est accrue de 2,2 millions d'hectares depuis 1970 et couvre aujourd'hui près de 1/4 du territoire national.



Évolution de la superficie de la forêt française



Le bois comme source de chaleur


Principe

La combustion est une suite complexe de réactions chimiques exothermiques entre un carburant et un oxydant accompagnée par la production de chaleur. Pour que la combustion puisse avoir lieu, trois éléments doivent être réunis (triangle du feu) :

  • présence d'un carburant (bois, ...) ;
  • présence d'un comburant (oxygène de l'air) ;
  • apport d'énergie (étincelle).



Le triangle du feu [1]


Globalement la combustion est telle que :


Elle s'effectue en trois étapes :

*       Le séchage : l'eau contenue dans le bois s'évapore. Domaine de température : jusqu'à 150°C.

*       La pyrolyse : transformation des constituants du bois en molécules complexes. Cette phase est importante et va permettre aux réactions ultérieures de se dérouler pour assurer une bonne combustion (craquage thermique du bois en composants gazeux ou dégazage). Le produit issu de la pyrolyse est le charbon de bois. Domaine de température : de 150 °C à 600 °C.

*       L'oxydation : c'est la réaction chimique entre les gaz produits par pyrolyse et l'oxygène d'une part, le charbon de bois et l'oxygène comburant d'autre part. L'énergie calorifique est libérée au cours de l'oxydation. Domaine de température : de 400 °C à 1300 °C.

La combustion du charbon s'effectue selon les réactions suivantes :


A basse température, on favorise la formation de CO2, alors qu'à haute température (1500-2000°C) la production de CO plus importante.

La combustion théorique d'un combustible consiste à brûler tous les éléments du combustible (réaction dans les conditions stœchiométriques). Cette combustion théorique nécessite par kilogramme de bois anhydre, 4,5 m3 d'air, et produit 5,2 m3 de fumée.

Un excès d'air se traduit par une émission inutile de calories vers l'extérieur, par le biais des fumées (augmentation des pertes par chaleur sensible). A l'inverse, un défaut d'air génère une combustion incomplète et la chaleur recueillie est moindre (augmentation des pertes par imbrûlés gazeux).

On retrouve ainsi dans les fumées de combustion :

*       des imbrûlés (entraînées par les fumées) ;

*       NOX : oxydation de l'azote de l'air ou de l'azote du bois ;

*       CO.

En dehors des fumées, la combustion conduit à la formation de cendres (recueillies dans le cendrier). Il convient également d'éliminer les poussières (mise en place de cyclones, d'électrofiltres).



Les différentes étapes lors d'une combustion [2]



La distribution de l'air a une grande importance et doit se faire en deux points au minimum :

*       air primaire au niveau du foyer ;

*       air secondaire au niveau de la chambre (oxydation de gaz de pyrolyse et du CO).



Applications


Introduction

La combustion de la biomasse permet la production de chaleur. Celle-ci peut être :

*       utilisée directement pour le chauffage individuel

*       valorisée ensuite pour :

*   La production d'eau chaude pour le chauffage collectif (T<100 °C)

*   La production de vapeur pour le chauffage industriel, les séchoirs, ou la production d'électricité (turbine à vapeur) dans des unités de cogénération.


Le chauffage individuel

Le chauffage au bois pour l'habitait individuel connaît toujours un certain succès. La bûche de bois traditionnelle reste un combustible incontournable mais depuis quelques années, sont apparus de nouveaux produits comme les pellets ou granulés de bois.

Les rendements des poêles et autres inserts varient entre 10 % (pour les modèles les plus anciens) jusqu'à 70 % pour ceux répondant aux critères du label "Flamme Verte".

Exemples d'inserts






Exemples de poêles







Les tarifs

*       Insert, foyer fermé : 750 € à 2 300 €

*       Poêle à bûches acier/fonte : 600 € à 1 200 €

*       Poêle à bûches fonte/réfractaire : 1 200 € à 2 300 €


Complément : La charte “Flamme verte”

Signée en 2000, sous l'impulsion de l'Ademe et de constructeurs d'appareils de chauffage domestique, la charte qualité “Flamme verte” a pour objectif principal de promouvoir des appareils de chauffage modernes et plus performants sur le plan énergétique et environnemental. Le label s'applique aux inserts, foyers fermés, poêles et chaudières de puissance inférieure ou égale à 70 kW, alimentés par un combustible sous forme de bûches, plaquettes ou granulés. Pour obtenir le label “Flamme verte”, les appareils doivent afficher un rendement de 70 % et respecter les normes européennes en vigueur en matière d'émissions polluantes (émissions de CO < 1%).

Lien vers le site du Label Flamme Verte.

Les aides financières

Afin d'inciter les particuliers à s'équiper avec du chauffage au bois, l'État a mis en place divers dispositifs d'aides :

*       TVA réduite à 7 % si on passe par un professionnel pour la fourniture et la pose du matériel ;

*       Crédit d'impôt avec quatre taux possibles :

*   pour l'achat d'un poêle à granulé : 15 % ;

*   pour le remplacement d'un appareil à bois existant : 26 % ;

*   les taux passent respectivement à 23 % (achat) et 34 % (remplacement) dans un bouquet de travaux.

Le site du label "Flamme Verte" présente une liste des aides financières existantes pour l'achat d'un dispositif de chauffage au bois.


Le chauffage collectif



Deux exemples de chaufferies à bois dans la région Languedoc-Roussillon



Deux exemples de chaufferies à bois dans la région Languedoc-Roussillon [1]

La chaufferie automatique au bois du quartier de Planoise à Besançon (25)

Cette réalisation alimente en chauffage et en eau chaude sanitaire 2500 logements du quartier de Planoise à Besançon.

Données :

*       Puissance : 6 MW

*       Coût : 4 millions €

*       Capacité : 13 000 tonnes de bois par an

*       Économie de fioul lourd : 500 000 €/an

*       10 335 tonnes de CO2 évitées.




Photographie de la chaudière bois de Besançon [2]




Chaufferie alimentée avec de la paille à Villeparisis (94)

Cette chaufferie alimente 250 logements (Cité HLM Normandie Niemen)

Les chiffres clés :

*       Besoins de chaleur : 2 750 MWh

*       Chaudière paille : 135 k€

*       Rendement de la chaudière : 88%

*       Coût du combustible : 80 k€ (900 tonnes)

*       Production de 30 tonnes de cendres (fertilisant)

*       Entretien chaudière : 40 k€

*       Économie annuelle : 20 k€

*       Temps de retour : 7 ans

Le crottin de cheval peut être valorisé par ce biais, à l'initiative de France Galop, de la FIVAL et du Cheval Français (SECF) (lien[3]).




Chaufferie alimentée avec de la paille à Villeparisis (94)


La cogénération


Définition :

La cogénération est un principe de production simultanée de chaleur et d'électricité, à partir d'une source d'énergie primaire.

La centrale cogénération du Moule (Guadeloupe)

La centrale thermique est construite à proximité immédiate de la sucrerie de Gardel et utilise deux combustibles :

*       la bagasse fournie par la sucrerie pendant la campagne sucrière

*       du charbon d'importation (Colombie ou Vénézuela) le reste de l'année

Son transport jusqu'à la centrale se fait par camions équipés de bennes spéciales hermétiques et anti-pollution. Aujourd'hui il est possible de brûler la bagasse sans aucune pollution, d'alimenter la sucrerie Gardel en vapeur et de produire à destination du réseau d'électricité local ou national environ 110 kWH par tonne de canne.

Les chiffres clés :

*       fonctionnement : 8 mois sur 12 ;

*       150 000 t de bagasse séchée : 520 GWh/an (335 GWh électricité, 185 GWh vapeur) ;

*       40 à 50 emplois permanents ont été créés ;

*       la centrale produit 27 % de l'énergie électrique livrée à la Guadeloupe.



Centrale du Moule (Guadeloupe) [1]

La micro-cogénération pour l'habitat individuel

Des sociétés proposent des solutions innovantes pour la micro-cogénération chez les particuliers.

Par rapport à une chaudière à gaz classique, on peut économiser 45% d'électricité et 25% de gaz, soit financièrement, un gain annuel d'environ 500 euros pour une maison individuelle ancienne de 160 m².



La cogénération dans l'habitat individuel [2]

La micro-cogénération : moteur de Stirling

La micro-cogénération Stirling permet de produire de l'électricité et du chauffage : un moteur Stirling est intégré dans une installation de chauffage. Il produit l'électricité et ses pertes sont récupérées pour participer au chauffage.

La source chaude peut être une parabole (solaire) ou une chaudière à gaz ou à bois (alimentée en granulés de bois).

Le système n'est pas très grand, et pourtant il possède de bonnes performances énergétiques. On peut produire de l'électricité avec un rendement pouvant aller théoriquement jusqu'à 70%.



La micro-cogénération (Stirling) [3]



La micro-cogénération (Stirling)


Pyrolyse/gazéification



La pyrolyse



Généralités

La pyrolyse (du grec pyro "feu" et lyse "coupure") est un processus primaire de décomposition thermique de la biomasse. Cette réaction produit des gaz permanents, des vapeurs condensables et un solide carboné en proportion variable selon les conditions opératoires et qui peuvent être valorisés à différents niveaux. Par extension, elle recouvre les procédés de valorisation thermique de la biomasse en l'absence d'oxygène.

Dans un réacteur de pyrolyse, la biomasse est chauffée à environ 500 °C en l'absence d'oxygène. La technologie de pyrolyse génère :

*       une fraction gazeuse (de 15 à 20 % de la biomasse initiale) ;

*       une fraction solide carbonée (biocharbon, biochar), sans soufre (de 15 à 20 % de la biomasse initiale) ;

*       un liquide appelé huile de pyrolyse, huile pyrolytique ou biohuile (de 60 à 70 % de la biomasse initiale).

Ces produits sont valorisables pour produire notamment de la chaleur ou de l'électricité.



Les différents types de produits obtenus par la pyrolyse



Les différentes étapes de la pyrolyse lors de la montée en température


Les différentes étapes de la pyrolyse durant la montée en température et les produits de dégradation obtenus

En général, si la montée en température est lente (quelques °C/min) 1 kg de bois sec permet l'obtention de 0,3 kg de charbon


La carbonisation

La carbonisation ou pyrolyse lente en l'absence d'oxygène génère du charbon de bois et différents produits chimiques et combustibles gazeux. Connue et pratiquée depuis des temps immémoriaux, elle a couvert de larges perspectives à l'humanité : réduction des métaux dès les premiers âges, principale source de production de produits chimiques....



Charbon de bois


Les huiles de pyrolyse ou biohuiles


Pendant la pyrolyse dite "flash", la vitesse de chauffe est très élevée (+ 100°C/s). Elle permet d'obtenir un gaz riche en hydrocarbures. Il est ensuite refroidi rapidement pour produire un liquide brun foncé (biohuile) dont le pouvoir calorifique est environ la moitié de celui du mazout classique.

Cette biohuile n'est pas une huile à proprement parler mais plutôt une soupe de composés chimiques (alcools, acides, aldéhydes, phénols, etc...). Certains de ces composants sont des produits chimiques de grande valeur et si ces produits peuvent être séparés ou extraits, ils peuvent générer d'importants revenus.

L'huile produite contient un pourcentage d'humidité de 20 à 25 %. Elle est très riche en acide et ne peut être utilisée directement que dans les systèmes qui peuvent fonctionner avec des carburants à faible densité énergétique (16-17 MJ/kg) et un pH de 2,5. Certains procédés ont été développés pour éliminer les difficultés reliées à l'utilisation de la biohuile comme carburant qui est plus visqueuse que le diesel courant, plus difficile à brûler, fortement acide et d'une valeur calorifique moindre.



Photographie d'une bouteille remplie d'huile de pyrolyse



Caractéristiques principales des biohuiles


Les applications des biohuiles sont nombreuses :

*       production de chaleur ;
*       production d'électricité ;
*       combustibles liquides ;
*       produits chimiques.



Les différentes applications des biohuiles de pyrolyse



La gazéification


Principe

La gazéification de biomasse est la transformation d'un combustible solide végétal en un combustible gazeux en présence d'un réactif oxydant (O2, air, CO2, H20v), selon les réactions chimiques suivantes :


La gazéification permet d'obtenir un gaz porteur d'énergie thermique (gaz chaud) et d'énergie chimique (gaz combustible) toutes les deux exploitables pour :

*       la cogénération : chaleur + électricité (turbine à gaz)

*       la production de biocarburants : syngas H2/CO → synthèse Fischer-Tropsch

*       les applications pile à combustible : syngas riche en H2 → électricité

Les niveaux de maturité de ces applications ne sont pas les mêmes. Ainsi ils existe déjà des unités de cogénération utilisant le procédé de gazéification de biomasse. Par contre, il faudra attendre encore 5 à 10 ans pour que les applications biocarburants soient pleinement opérationnelles. Les verrous technologiques (pureté du gaz H2 obtenu) pour les applications piles à combustibles ne seront pas levés avant une vingtaine d'années.



Vue globale simplifiée des différents mécanismes mis en jeu dans le procédé de gazéificationSource : thèse http://www.riaed.net/IMG/pdf/Tagutchou_2008_gazeification_du_charbon_de_plaquettes_forestiere.pdf



Les grands types de procédés

Il existe deux grands types de procédés de gazéification : les procédés à lit fixe et les procédé à lit fluidisé. Le choix d'un type de procédé est guidé par différents paramètres tels que la taille de l'installation, le combustible utilisé, l'usage du gaz produit ou parfois la maturité des technologies.



Les procédés à lit fixe

Ils sont en général de construction simple et robuste. Dans ces procédés, le combustible (biomasse) forme un lit dense au sein du réacteur et se déplace verticalement. Différentes conceptions de réacteurs en lit fixe existent.


*       Les procédés à contre-courant ou "updraft"

Dans les procédés à contre-courant, l'alimentation en biomasse se fait en partie haute tandis que l'air est introduit par le bas. Les procédés à contre-courant ont l'avantage d'accepter des biomasses avec un taux d'humidité important. Par contre, le gaz produit est fortement chargé en goudrons formés lors de la phase de pyrolyse. En effet, ceux-ci ne traversant pas de zone chaude avant d'être évacués, il n'y a pas de possibilité de craquage thermique de ces goudrons. Leur concentration importante dans le gaz produit rend les procédés à contre-courant inadaptés à la production d'électricité.


*       Les procédés à co-courant ou "downdraft"

Dans les procédés à co-courant, la biomasse et l'air sont tous deux introduits en partie haute du réacteur. La zone d'injection de l'air présente en général une restriction de diamètre pour permettre de créer un espace vide favorable à l'oxydation des matières volatiles. Dans un tel procédé, le gaz produit traverse la zone d'oxydation à haute température avant d'être évacué ; cette dernière favorise le craquage thermique des goudrons. La teneur en goudrons du gaz produit est donc beaucoup plus faible que dans le cas d'un procédé à contre-courant.



Schéma de principe de réacteurs de gazéification à lit fixe [1]



Les procédés à lit fluidisé

Dans un procédé à lit fluidisé, les particules sont "en suspension" dans le réacteur. Cela favorise les échanges thermiques et massiques entre le gaz et le solide. Les conditions opératoires sont bien maîtrisées et les vitesses de réaction beaucoup plus importantes que dans les procédés à lit fixe. Cependant, la fluidisation n'est possible qu'avec des particules de petite taille (2 à 5 mm), ce qui nécessite généralement un broyage préalable de la biomasse. D'autre part, le gaz produit est fortement chargé en particules, exigeant la mise en œuvre de traitements avant sa valorisation. Dans ce type de réacteur, les différents mécanismes de séchage, pyrolyse, oxydation homogène et hétérogène ont lieu dans une seule et même zone du réacteur.



Schéma de principe de réacteurs de gazéification à lit fluidisé [2]



Éléments de comparaison entre les deux types de procédés

Les procédés à lit fluidisé permettent d'obtenir des puissances plus importantes que pour les procédés à lit fixe.



Puissance des installations envisageables en fonction du procédé de gazéification [3]





Complément : Unité de cogénération de Güssing (Autriche)

Cette unité produit à la fois de la chaleur (4,5 MWth) et de l'électricité (2 MWélec) pour 4 000 habitants, grâce à la technologie du double lit fluidisé atmosphérique.

Pour de plus amples informations, consulter le site internet de Güssing Renewable Energy GmbH.



Photographie de l'unité de gazéification de Güssing (Autriche)


Implantation d'une unité de cogénération

Le schéma ci-dessous présente ce que devraient être dans le futur, les unités de cogénération par gazéification de biomasse, avec un approvisionnement en bois s'effectuant à proximité du site.



L'unité de cogénération par gazéification de biomasse du futur !



Aspects économiques


Le prix du bois

Le bois-énergie est le combustible le moins cher du marché et celui dont le prix est le plus stable. En effet il se situe autour de 4 € pour 100 kWh PCI depuis 2005.

Le prix du combustible bois est très peu dépendant du prix des produits pétroliers. Ces derniers ont augmenté de manière significative depuis l'an 2000. Par exemple le gaz naturel est passé 3,5 € à 6 € en 2010. On a même assisté à une augmentation de 20% du prix du gaz (augmentation moyenne observée entre 2005 et 2010).



Évolution du prix des énergies pour 100 kWh PCI entrée chaudière [1]


Pour l'ensemble des combustibles considérés (tableau ci-dessous), dès lors que l'on prend en compte les tendances sur le moyen terme, la croissance des prix apparaît modérée, certes plus importante que le niveau général des prix pour certains combustibles, mais en retrait par rapport aux évolutions du prix des autres énergies. Par ailleurs, il existe une relative régularité dans l'évolution des prix qui tranche avec les évolutions erratiques connues par les énergies fossiles.

Le seul combustible pour lequel l'évolution des prix présente un profil particulier est le granulé vrac, avec une croissance moyenne des prix de 5% et de fortes variations annuelles. Sur ce marché, l'instabilité des prix peut être associée au caractère émergent de cette activité dans les années passées, qui a conduit à des déséquilibres successifs entre l'offre et la demande, avec une succession de situations de surcapacités et de sous capacités.



Enquête sur le prix des combustibles bois en 2011-2012 : évolution des prix des combustibles bois livrés sur le marché des particuliers


Les potentialités de la filière

     Les points forts de la filière bois-énergie

La gestion et l'entretien des forêts permettent de :

*       Réduire les incendies

*       Maintenir des équilibres hydrologiques et climatiques

*       Améliorer les paysages et le cadre de vie

Elle est créatrice d'emplois : il faut du personnel pour la récolte, le débardage, le transport, le conditionnement, la gestion, la conception, la distribution.

Selon l'Ademe : 2 000 m3 de bois-énergie 1 emploi

La filière bois-énergie représente ainsi l'équivalent de 20 000 emplois en France.

Pourtant il y a une potentialité de 12 millions de m3 supplémentaires, soit 6 000 emplois.

Cependant la filière ne peut être pérenne que si la production annuelle est supérieure à la consommation, en évitant les problèmes de déforestation liés à un emploi sauvage du bois-énergie.


Complément : La filière bois-énergie en France en quelques chiffres

*       consommation de proximité, cogénération ;

*       le bois représente 20% de l'énergie thermique utilisée dans l'habitat (chauffage des particuliers - 6 millions de foyers) ;

*       la consommation de bois de chauffage en bûches est estimée à 51 millions de stères par an ;

*       la consommation de bois-énergie dans le secteur industriel du bois représente environ 4 millions de sous-produits par an (1 Mtep) ;

*       plus de 1500 chaufferies industrielles et collectives.


     Le marché

La production d'énergie primaire biomasse solide (bois, déchets de bois, autre biomasse végétale ou animale) a diminué de 2,4 Mtep en 2011 pour atteindre 78,8 Mtep. La consommation brute d'énergie primaire biomasse solide, qui prend en compte les importations et les exportations, est, elle, estimée à 80,8 Mtep en 2011, en baisse de 3,9 %. Ce différentiel s'explique notamment par les importations de plus en plus massives de granulés de bois en provenance du Canada et des États-Unis.




Production d'énergie primaire* à partir de biomasse solide de l'Union européenne en 2010 et en 2011* (en Mtep) [1]

La Finlande est le premier pays pour la production d'énergie primaire biomasse solide par habitant avec 1,4 tep/habitant. Par rapport à 2010 l'utilisation de la biomasse ligneuse a diminué de l'ordre de 3 %. Cette diminution s'explique à la fois par une diminution de l'utilisation des liqueurs noires dans l'industrie papetière, induite par une diminution de l'activité, et par une réduction des besoins en chaleur dans les réseaux.

La France est à la 16e place avec 0,142 tep/habitant.



Production d'énergie primaire à partir de biomasse solide en tep par habitant dans les pays de l'Union européenne en 2011* [2]



Production d'énergie primaire, production brute d'électricité et consommation de chaleur à partir de biomasse solide de l'Union européenne en 2011* [3]

La production d'électricité issue de la biomasse est estimée à 72,8 TWh en 2011, en hausse de 2,6 % par rapport à 2010. Cette production est également majoritairement issue de centrales de cogénération avec une part estimée à 57,9 % en 2011.




Production brute d'électricité à partir de biomasse solide de l'Union européenne en 2010 et en 2011* (en TWh) [4]


La production de chaleur dans le secteur de la transformation, correspondant globalement à la vente des réseaux de chaleur, est en diminution de 7,5 % en 2011 pour une production de 7 Mtep. La production de chaleur issue d'unités de cogénération est majoritaire avec une part de 60,8 % en 2011.




Production de chaleur à partir de biomasse solide de l'Union européenne en 2010 et en 2011* (en Mtep) dans le secteur de la transformation** [5]



Complément : Liste des centrales biomasse de plus de 100 MW électriques de l'Union européenne

Le tableau ci-dessous présente une liste des centrales biomasse les plus puissantes installées sur le sol européen, en opération et en projet. La centrale de Tilbury au Royaume-Uni, exploitée par RWE Npower, était, lors de son lancement début 2012, la plus grande centrale biomasse électrique du monde avec une puissance de 750 MW. La conversion de cette ancienne centrale charbon ne s'est pas faite sans heurts. Un mois après sa mise en service, la centrale a été victime d'un incendie entraînant un arrêt de la production. Une inflammation des poussières lors d'un déplacement du combustible granulé vers une trémie serait à l'origine de ce sinistre. La centrale a pu redémarrer en partie en juin 2012 et devrait être pleinement opérationnelle d'ici la fin de l'année. La centrale a été conçue pour consommer chaque année 2,3 millions de tonnes de granulés de bois. Elle domine en puissance la célèbre centrale d'Alholmens Kraft (240 MWe), mise en service en 1996, et qui utilisait déjà la technologie du lit fluidisé circulant. On compte aujourd'hui un nombre de plus en plus important de centrales biomasse ou fonctionnant en co-combustion, dotées d'une puissance de plus de 100 MW. Parmi les plus récentes, on peut citer la centrale de Rodenhuize en Belgique (180 MW), exploitée par Electrabel et GDF Suez, qui mettra également en service en fin d'année sa nouvelle centrale biomasse de Polaniec en Pologne. La centrale qui avait été initialement conçue pour une puissance de 190 MW a finalement été rehaussée à 205 MW durant la phase de construction. La chaudière 100 % biomasse, construite par Foster Wheeler, utilisera la technologie du lit fluidisé circulant et sera alimentée chaque année par 890 000 tonnes de plaquettes et 220 000 tonnes de déchets agricoles (Source Eurobserv'ER, Baromètre de la biomasse solide 2012).



Liste des centrales biomasse de plus de 100 MW électriques de l'Union européenne


Conclusion

La filière bois-énergie permet d'alimenter de nombreux procédés de valorisation énergétique de la biomasse. Cependant le choix du procédé adéquat sur un site va dépendre de la ressource disponible.

Des ressources importantes comme les déchets de l'industrie du bois ne sont pas encore pleinement exploitées.


Complément : Quel est le meilleur procédé pour la production d'électricité

Avec un rendement global de 18,9 %, la gazéification s'avère être le meilleur procédé pour produire de l'électricité.



Quantité d'énergie thermique puis électrique (disponible à l'alternateur) suivant le procédé de conversion thermochimique mis en œuvre




La suite ICI 


Les énergies renouvelables : 1- La place des ENR dans la production d'énergie