ESSONNE INFO | Par Julien Monier |
Publié le vendredi 22 mai 2015
Alors que s’ouvre l’enquête
publique pour de nouveaux puits de pétrole dans les concessions de la société
Vermilion, le collectif anti-gaz de schiste en Essonne entend s’opposer à ses
forages. Ses membres et des élus de tous bords se réunissaient ce vendredi
matin à Vert-le-Grand.
Treize nouveaux puits doivent être creusés en Essonne, c’est ce
qu’annonçait en décembre dernier le groupe Vermilion, qui détient quatre
concessions pétrolifères en Essonne (lire notre article).
Un dossier d’autorisation a été déposé au préfet, pour commencer des travaux
d’exploitation de nouvelles mines d’hydrocarbures liquides. 10 nouveaux puits
devraient voir le jour dans la concession de Vert-le-Grand, ainsi que trois sur
celle de Vert-le-Petit.
Une perspective qui ne réjouit pas les membres et initiateurs du collectif
anti-gaz de schiste 91, qui a voulu profiter de l’ouverture de l’enquête
publique pour se faire entendre. Des registres sont mis à disposition des
habitants dans les communes de Leudeville et Vert-le-Grand. C’est dans cette
commune, également siège locale de l’entreprise canadienne, qu’ils étaient une
centaine à se donner rendez-vous ce vendredi matin.
Plusieurs élus locaux se sont joints à la mobilisation, comme pour
réaffirmer leur opposition aux techniques d’extraction non-conventionnelles.
Bien que Vermilion jure extraire uniquement du pétrole et ne pas vouloir
exploiter les gaz et huiles de schiste présents dans la couche argileuse, ils
sont plusieurs à se montrer inquiets par les perspectives de ces nouveaux
permis.
« Extrême
vigilance »
Premier adjoint de la commune voisine, Arnaud Barroux met en avant le « principe de précaution ».« Je suis
contre la fracturation hydraulique telle que pratiquée par des sociétés comme
Vermilion. Bondoufle va être impacté par ces puits creusés à plus de 2000
mètres avec des extractions en horizontale » souligne l’élu UMP. Même
constat pour la conseillère régionale et chef de file des écologistes
Emmanuelle Cosse, présente au rassemblement : « il s’agit de marquer le coup au moment du lancement de
l’enquête publique, nous avons d’ailleurs déposé un cahier d’acteur. Pour nous,
il faut une extrême vigilance, car les habitants s’inquiètent pour les impacts
sur l’environnement et leur cadre de vie ».
Le directeur des relations publique de Vermilion Jean-Pascal Simard expliquait il y a
quelques mois à Essonne Info que son groupe avait la
volonté de « prolonger
la durée de vie » de ses
concessions existantes, et que dans ce cadre, il fallait de nouveaux forages
pour « pérenniser
l’activité », les derniers remontant à 20
ans. « Nous
respectons la loi, nous extrayons uniquement du pétrole conventionnel, et nous
ne faisons pas de fracturation hydraulique » répondait alors le responsable de la société pétrolière.
Des assurances qui ne
rassurent pas pour autant les membres du collectif. Pour David Ammar, l’un de
ses porte-paroles, les intentions de Vermilion sont doubles : « ils demandent un permis d’exploitation
des hydrocarbures liquides, mais un pétrolier ne mettrait pas 10 millions
d’euros sur la table pour quelques barils de plus par jour. On n’est pas dupe,
je pense qu’ils préparent le terrain ». Les anti-gaz
de schiste 91 invitent ainsi les citoyens à se saisir de l’enquête publique
pour écrire leurs remarques, tout en regrettant dans une lettre au préfet
qu’aucun débat public ne soit organisé, ni que les habitants puissent
s’exprimer via internet.