Le hérisson : un auxiliaire du jardinier
On ne présente plus le hérisson, ce sympathique animal au dos hérissé de piquants qui s'aventure tout près de nos habitations. Mais que sait-on au juste de lui ? On le rencontre généralement dans nos jardins ou sur les bords de route (le plus souvent écrasé hélas!), et c'est à peu près tout. Mais que mange-t-il ? Où vit-il ? Que fait-il l'hiver ? C'est ce que nous allons découvrir ensemble.
Description et classification.
Le hérisson Erinaceus europaeus fait partie des mammifères insectivores de la famille des Erinacéidés.
Il est impossible de le confondre avec un autre animal, étant le seul en France à porter des piquants sur le dos (longueur des piquants: 3 cm). D'autres animaux portent des piquants mais vivent dans d'autres pays (Porc-épic, Tenrec). Sa longévité ne dépasse pas 10 ans, mais sa moyenne d'âge dans la nature est de 2 ans car plus du tiers de sa population périt chaque année.
Habitat
On rencontrera le hérisson partout où il peut trouver gîte et nourriture. On le rencontrera ainsi en lisière de forêt, dans les prés bordés de haie (paysage de bocage) ou dans les parcs et jardins. Dans nos jardins, on le dénichera plutôt sur le tas de compost où il trouve les insectes nécessaires à son alimentation.
Comportement
Le hérisson est un animal semi-nocturne. La nuit est consacrée à la chasse. Dès le crépuscule, il cherche sa nourriture composée d'insectes, de vers, d'escargots, de limaces, d'œufs, de fruits et de baies. Occasionnellement, il s'attaque aux serpents, lézards, rongeurs, batraciens et oiseaux nichant à terre. Il passe la journée dans un gîte qu'il aménage avec des feuilles, ou sous un buisson, et n'effectue que de rares sorties diurnes.
Il fait énormément de bruit en se goinfrant: il mastique bruyamment, grogne, s'énerve, envoie de la terre à plusieurs mètres lorsqu'il gratte le sol, fouille parmi les feuilles, renifle bruyamment.
A part ces bruitages dignes d'une bête féroce, il n'a pas un répertoire très riche. On l'entend parfois caqueter lors des moments de grande excitation. Les jeunes hérissons à la recherche de leur mère émettent un sifflement. Son organe sensoriel le plus développé est l'odorat. Il possède également une ouïe très fine.
Hibernation
A la fin de l'automne, il commence à chercher un endroit pour hiberner. Ses sites d'hibernation favoris se situent généralement sous un tas de bois, un tas de feuilles, sous un arbuste ou tout autre endroit à l'abri du froid et du vent. Une fois le site idéal trouvé il s'aménage un petit nid capitonné de mousse et de feuilles.
Dès que la température chute en dessous de 10° C, il entre en léthargie, mais se réveille brièvement de temps à autre lorsque la température devient trop basse. A chaque réveil, il épuise ses réserves énergétiques, ce qui peut lui être fatal pour passer le reste de l'hiver. Le réveil définitif se fait au printemps, vers le mois d'avril, quelles que soient les conditions climatiques.
Reproduction
Peu après la fin de l'hibernation commence la saison du rut, qui dure jusqu'au mois de septembre. Après une période de gestation de 5 à 6 semaines, les femelles mettent bas 4 à 7 jeunes. Il peut y avoir 2 mises bas dans l'année. Le jeune hérisson devient adulte au printemps suivant sa naissance.
Statut de protection du hérisson
Le hérisson bénéficie d'un statut de protection total par l'arrêté du 23 avril 2007. Il est donc interdit en tout temps et sur tout le territoire français, de détruire, capturer ou enlever, de naturaliser, qu'il soit vivant ou mort, de transporter, d'utiliser, de commercialiser le Hérisson d'Europe.
La vie du hérisson n'est pas facile. Beaucoup de facteurs font que ce petit animal disparaît peu à peu de nos régions.
Causes directes
- ingestion directe de pesticides dans les jardins et cultures ;
- accidents dus au trafic routier ;
- prédation (principaux prédateurs: Blaireau d'Europe, Hibou grand-duc, renard, sanglier; Buse variable, chien, chat, fouine)
- parasitisme ;
- maladies infectieuses ;
- accidents divers (noyade dans les piscines, chute dans les trous...) ;
Causes indirectes
- disparition des petits bois et du bocage;
- cloisonnement trop parfait de nos jardins ;
- séparation des jeunes et des adultes (mort des adultes, "enlèvement"...) ;
- ingestion d'insectes déjà contaminés par des pesticides.
A faire
- maintenir ou planter des haies ;
- donner de la nourriture (restes de repas) uniquement en cas de disette fortement prolongée (périodes de longue sécheresse) ;
- donner à boire de l'eau (pas de lait) en cas de forte sécheresse ;
- préparer un abri protégé des courants d'air, de l'ensoleillement direct et de l'humidité ;
- installer une planchette rugueuse sur le bord de vos bassins pour qu'il puisse s'y agripper et ressortir ;
- laisser une ouverture d'au moins 10 cm dans le bas de vos clôtures de jardin.
A ne pas faire
- ne pas brûler les tas de feuilles sèches en hiver et au printemps ;
- ne pas déranger une famille hérisson au nid ;
- ne pas séparer les jeunes de leur mère (éviter "d'enlever" un hérisson que vous trouveriez dans la nature. Il peut s'agir d'une mère à la recherche de nourriture pour ses petits) ;
- ne pas donner à manger toute l'année (ce qui le détournerait de ses proies naturelles) ;
- ne pas perturber un hérisson pendant son sommeil hivernal ;
- ne pas épandre de produits chimiques dans son jardin
- Les hérissons (9 pages) (PDF)
- C'est pas sorcier -Les hérissons (vidéo)
Plans d'abris pour hérissons:
D'autres abris ICI