Le miscanthus giganteus





Le miscanthus géant (Miscanthus ×giganteus) est une espèce hybride de plantes herbacées de la famille des Poaceae. Elle résulte du croisement par l'Homme de Miscanthus sinensis et Miscanthus sacchariflorus (dont il existe des formes génétiquement très différentes). C'est une plante en C4 qui a d'importants besoins en eau, mais qui ne tolère pas les sols hydromorphes.

Elle fut créée dans un but de production énergétique : certaines espèces du genre Miscanthus (des « herbes à éléphant » ou « roseau de chine ») rencontrent un intérêt croissant de la part de l’industrie et d’une partie du monde agricole en raison de sa productivité et de sa teneur en lignocelluloses. Pour en faire des cultures dites énergétiques, des chercheurs ont créé, en Asie, cette nouvelle espèce. Cet hybride, stérile, est en effet très productif.


Plante non invasive


Depuis son introduction en Europe en 1935 par un horticulteur danois, aucun cas de développement incontrôlé ou invasivité du Miscanthus Giganteus n'a été recensé à ce jour. Du fait de la triploïdie de ses cellules, le Miscanthus Giganteus est stérile. Il peut se reproduire végétativement, ou être reproduit via ses rhizomes, ou par clonage. Ceci reste un risque très faible puisque le rhizome ne s'étend que sur 1 m2. Le miscanthus géant n'est donc pas considéré comme une espèce invasive.

Des confusions sont souvent faites avec d'autres espèces de miscanthus potentiellement invasives sous certaines conditions pédoclimatiques ; soit par leur système racinaire traçant, soit par leurs graines viables.





Culture


La plantation se fait au printemps sur un sol bien drainé, de PH de 5,5 à 7,5, plutôt riche en humus, et la première récolte se fait après 2 ou 3 ans. La croissance est maximale en juin-juillet (sauf sécheresse) et les feuilles se dessèchent en fin d'automne, ce qui permet une récolte des cannes en hiver ou au début du printemps (leur taux d’humidité est alors bas, entre 30 et 50%).

Il peut servir à la création de haies qui seront rapidement hautes et touffues

C’est un élément de lisière fixe qui permet la circulation, notamment des insectes polyphages comme les carabes, précieux auxiliaires du jardin, c’est également un bon couvert faunistique permettant le refuge et la nidification pour les oiseaux et petits animaux.

Les cannes, broyées, font un excellent paillage très efficace contre les adventices et pour retenir l’humidité car leurs fibres spongieuses ont un fort pouvoir absorbant. Se décomposant bien, elles enrichiront aussi la terre de leurs nutriments.
 
 
 
 
 
"Un paillage vaut dix arrosages"
 
 
 

Le paillage de miscanthus

 
– Désherbant naturel, il répond à l’objectif zéro-phyto en luttant efficacement et naturellement contre la repousse des adventices
– Il aide à préserver les sols car il est 100% biodégradable, riche en minéraux et de Ph neutre.
– Il valorise les arrosages. Ses tiges au cœur spongieux limitent l’évaporation d’eau
– Les amplitudes thermiques préjudiciables au sol et aux plantes sont régulées.
– Sa teneur en silice lui confère un effet anti-limace.
– Facile à mettre en place, il améliore l’esthétique grâce à son aspect clair et à sa bonne tenue dans le temps.
– Sa production locale limite considérablement les différents coûts et déperdition d’énergie liés à sa production.
 

 

 
Des parcelles expérimentales à destination énergétique et de production de biomasse ont été testées dans divers pays depuis la fin des années 1990, avec l’espoir d'une contribution à l’indépendance énergétique, au maintien d'emplois agricoles et à limiter les émissions de gaz à effet de serre à partir de combustibles fossiles, voire en piégeant un peu de carbone dans le sol.

Haut de près de 4 m sur sol humide et riche s’il a bénéficié d’une température clémente, il évoque à la fois le maïs pour sa productivité, le bambou pour la finesse de ses feuilles et la canne à sucre pour sa hauteur.

Il est en phase de test industriel pour des cultures agro-énergétiques ou d’agrocarburant, coupé et récolté par une ensileuse. Son rendement serait d’un peu plus de 12 t/ ha pour la France, alors qu’il a pu ailleurs dépasser 20 t/ha de plantes à maturité dans les meilleures conditions géo-pédo-climatiques, sous réserve qu’il n’épuise pas les sols ou que la plante, affaiblie par plusieurs récoltes successives, ne perde pas de sa capacité productive.

SITA, SEDE environnement et d'autres groupes industriels ou structures de recherche s’y sont intéressés en vue d'éventuellement produire de l’électricité, des agrocarburants ou de la biomasse, ou pour répondre aux appels à projet de production d'électricité « propre ». En 2015 l'association "Biomis G3"  a présenté lors de la COP 21 des échantillons d'un bloc-béton et de pièces automobiles incorporant du miscanthus. « Alkern et Ciments Calcia mettront sur le marché de la construction un bloc-béton porteur, isolant acoustique et thermique, allégé grâce à l’incorporation de miscanthus. Dans un second temps, des panneaux isolants seront mis au point avec l’appui d’un troisième gros industriel.



 

Fiche de culture : le miscanthus (PDF 10 pages)


Facile à produire, nécessitant peu d'intrants, disposant une bonne capacité d'épuration des nitrates, le miscanthus constitue un combustible économique. Exemple à Hangest-sur-Somme (80) où la nouvelle chaudière collective au miscanthus en remplacement de celle au fioul, sera rentabilisée en 3 ans.
 

 


Spécialiste des nouvelles biomasses végétales, la société Novabiom en Eure-et-Loir consacre 80% de son activité à la recherche et au développement autour du miscanthus. Après avoir expérimenté plusieurs solutions de chauffage durable et de four avec le végétal, l'entreprise, dirigée par Emmanuel De Maupeou, s'est lancé un nouveau défi : remplacer 8 chaudières au gaz par une chaudière alimentée au miscanthus.




Miscanthus dans le développement des bioénergies - INRA (lien)

Le miscanthus à l'origine d'une nouvelle filière industrielle ? (lien)



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