L'alerte de Darwin est lancée depuis Bordeaux





"Depuis Charles Darwin, nous savons que la plupart des espèces naissent, vivent et disparaissent. Certaines s’adaptent aux changements et survivent. La majorité s'évanouit. Aucune d'entre elles n'a eu le choix de changer sa destinée. Ni le rhinocéros noir, ni le cougar, ni le glyptodon, ni les dinosaures. Nous l'avons. Nous savons ce qu'il nous arrive. Nous avons un cerveau pour le comprendre. Nous possédons les données scientifiques pour mesurer l'ampleur des catastrophes qui s'annoncent. Nous connaissons la cause principale de notre extinction probable :
l'utilisation massive des énergies fossiles, premier facteur du réchauffement de l’atmosphère et de l'acidification de l'océan. Nous savons que notre consommation effrénée de pétrole, de charbon et de gaz a fini par dérégler le climat.


 
Une réalité scientifique

Ce n'est plus une hypothèse. C'est une réalité scientifique, dont nous mesurons déjà les effets : augmentation du niveau de la mer, dégradation des sols, extinction accélérée des espèces, multiplication des sécheresses et des inondations qui exacerbent les crises sociales, économiques, géopolitiques et migratoires. Déjà, des dizaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants souffrent, fuient, meurent à cause de catastrophes ou de conflits liés au dérèglement climatique. Des millions de migrants frappent à la porte des zones encore épargnées, en apparence.

Nous savons. Nous savons tout cela. Agissons-nous ? Nous nous réunissons. Nous discutons. Nous veillons à penser, à réfléchir. A Paris, pendant la COP21, les Etats se sont fixés comme objectif de contenir le réchauffement de la planète bien en dessous de 2°C voire 1,5°C d'ici à 2050.

 
 
Les dinosaures ne savaient pas. Nous savons

Comment y parvenir ? Pas d'alternative : il faut cesser d’extraire et de consommer les réserves de charbon, de pétrole et de gaz enfouies dans nos sous-sols. Le faisons-nous ? Nous y songeons. Les dinosaures ne savaient pas. Nous savons. Nous savons que si nos dirigeants n'amorcent pas maintenant une transition écologique, s'ils n'engagent pas nos sociétés vers la sobriété et l'efficacité énergétique, s'ils ne développent pas massivement les énergies renouvelables, dynamisant tout un pan de l'économie, frugal et soutenable, nous disparaîtrons. Nous disparaîtrons, victimes d'un astéroïde pernicieux : celui de notre inaction.

 
 
Le temps presse

En 2015, la France a adopté une loi qui fixe des premiers objectifs et un cadre pour sa transition énergétique dont une réduction de la consommation primaire des énergies fossiles de 30% d'ici à 2030. Ces objectifs vont dans le bon sens, mais les mesures prises pour les atteindre sont encore largement insuffisantes. Le temps presse. Il est urgent de passer à la vitesse supérieure. La crise climatique n'est plus à notre porte. Elle est entrée chez nous. Mais il n’est pas trop tard. Il n'est pas trop tard pour agir. Pour s'adapter et survivre ensemble. Planifier une réponse nationale, séquencée, et éviter une crise sociale et économique sans précédent.

C’est pourquoi, Nous, signataires de l’ALERTE de DARWIN interpellons le peuple français et à travers lui enjoignons les candidat(e)s à l'élection présidentielle et aux élections législatives françaises de 2017 à initier un plan de sortie de l’exploration et de l'exploitation des énergies fossiles pendant leur mandat. Les dinosaures n'ont pas eu le choix. Nous l'avons."