L’économie circulaire est souvent présentée par opposition à l’économie linéaire, où des ressources naturelles sont utilisées, consommées, jetées. L’économie circulaire vise au contraire à ce que les déchets deviennent de nouvelles ressources.
Selon la définition proposée par l’ADEME, l’économie circulaire est un « système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits et des services vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus » [1].
Elle repose donc également sur un principe de sobriété, que ce soit dans la consommation de matière première, d’énergie, de biens de consommation. Elle passe par exemple par l’allongement de la durée de vie des produits, leur réutilisation, une moindre génération de déchets, et par le fait que ces déchets soient recyclés ou valorisés.
L’économie circulaire a été définie dans la Loi de transition énergétique à l’été 2015 [2]. Cette notion est devenue visible récemment dans le débat public. Pour autant de nombreuses actions sont déjà menées, qui s’inscrivent dans la logique d’une économie circulaire. L’emballage ménager constitue un bon exemple.
Tout d’abord, la quantité d’emballages utilisés a régulièrement diminué. Elle est passée d’environ 4,8 millions de tonnes en 1997 à 4,5 millions de tonnes en 2009. Pour certains secteurs très courants, comme les boissons, les yaourts, les lessives, la bière cet allègement a même été de près de 20% [3].
Cela a été rendu possible par l’innovation technologique, qui permet d’utiliser des matériaux aussi résistants tout en étant plus légers. C’est également une source d’économie pour les entreprises, qui économisent sur l’achat de matières premières. C’est enfin également lié à la demande croissante des consommateurs pour une consommation responsable.
Ensuite, parce qu’il doit être adapté aux modes de vie et au produit qu’il contient et parce qu’il protège le contenu, l’emballage contribue à lutter contre le gaspillage alimentaire. Par exemple, un grand pot de fromage blanc sera consommé rapidement par une famille nombreuse. Mais pour un célibataire actif et urbain, des petits pots seront plus adaptés bien qu’ils comportent plus d’emballage par unité de produit, car ils peuvent éviter que le reste d’un grand pot ouvert soit perdu. Une étude réalisée en Belgique a montré également que dès qu’une demi-tranche de pain risquait d’être non consommée et perdue, il valait mieux préférer un petit conditionnement qu’un grand paquet [5].
Certains emballages sont également conçus de manière à être réutilisés, dans les situations où c’est pertinent. Dans le secteur de la restauration par exemple, les boissons sont présentées dans des bouteilles consignées, car leur contenu est connu, la sécurité sanitaire du consommateur est assurée, et le camion de livraison peut facilement les récupérer. Le Conseil national de l’emballage a d’ailleurs publié un panorama des systèmes de réemploi. [6]
Enfin l’économie circulaire repose sur le recyclage, et dans ce domaine, l’emballage ménager a été précurseur. Dès le début des années 90, les entreprises se sont organisées pour financer le développement de la collecte sélective et du recyclage mis en œuvre par les Collectivités locales, De 18% en 1992, le taux de recyclage est passé à 67% en 2014.
Boucler la boucle de la matière, c’est bien l’objectif du recyclage. Les matériaux collectés et triés sont réutilisés pour produire parfois de nouveaux emballages – ce que l’on appelle la boucle fermée – ou bien pour produire de nouveaux objets – ce que l’on appelle la boucle ouverte.
Ainsi par exemple, l’acier ou l’aluminium des emballages est mélangé à de l’acier ou de l’aluminium d’autres origines pour produire de nouveaux emballages, ou être utilisé dans l’automobile ou le bâtiment.
Au contraire le carton et le verre fonctionnent en boucle fermée. Tout le verre d’emballage est réutilisé pour produire de nouveaux emballages en verre. C’est d’ailleurs devenu la première matière première utilisée par les verriers, avant les manières minérales comme le sable. Et le recyclage du verre présente un autre avantage : il permet de réduire l’énergie et donc le combustible nécessaire pour fondre les matières premières.
L’exemple du plastique illustre la diversité des débouchés possibles pour la matière recyclée – qui est maintenant présente dans des produits sans que cela soit toujours visible, comme des fibres, des paniers, ou de nouveaux emballages.
Source : Valorplast http://www.valorplast.com/espace-collectivites/votre-filiere/les-debouches/
Le développement du recyclage a également permis le développement de filières industrielles – puisque dans la notion d’économie circulaire, il est question d’environnement, mais aussi… d’économie ! Des centres de tri ont été construits par les collectivités locales, et des industriels produisent maintenant de la matière recyclée, parfaitement substituable à une matière que l’on appelle « vierge », car elle provient de ressources non renouvelables. Cela a permis de créer des emplois. Et cette matière recyclée a d’ailleurs une de la valeur. Les matériaux collectés et triés par les collectivités locales sont achetées par des recycleurs pour un montant qui a dépassé 200 millions d’euros depuis 2011, et qui a régulièrement augmenté depuis la mise en place de la collecte sélective.
L’économie circulaire fait également référence à une consommation locale. Dans le cas de l’emballage ménagers, les matériaux sont recyclés majoritaires en France : 89% en 2013, et en proche Europe à 10%. Seuls 1% est destiné au grand export.
Ainsi l’économie circulaire existe depuis près de 25 ans dans le domaine de l’emballage et va continuer à se développer grâce au geste de tri des citoyens !
Bibliographie :
[1] ADEME – 2014 – Fiche Technique : Economie Circulaire : notions ; http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/fiche-technique-economie-circulaire-oct-2014.pdf
[2] Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte
[3] Eco-Emballages ; ADEME ; CNE – 2012 - Les emballages ménagers de dix marchés de grande consommation
http://www.ecoemballages.fr/sites/default/files/files/etudes/eco-embal_acv.pdf
[4] Eco-Emballages ; ADEME - 2012 - Le gisement des emballages ménagers en France - évolution 1994 – 2009 http://www.ecoemballages.fr/sites/default/files/files/etudes/plaquette_gisement_2009_def.pdf
[5] Fost Plus – 2015 - Gaspillage alimentaire et emballage http://www.preventpack.be/sites/default/files/publications/preventpack_21_dossier_fr_final_0.pdf
[6] CNE – 2016 - Emballages et consigne : Panorama des systèmes de réemploi
http://www.conseil-emballage.org/emballages-et-consigne-panorama-des-systemes-de-reemploi/
>> Tous mobilisés pour la Semaine Européenne de Réduction des Déchets !
Sur le principe d’Eco-Emballages, d’autres filières de recyclage ont été mises en place depuis 1992. L’ADEME en fait un panorama dans sa publication : « Les filières à responsabilité élargie du producteur - Panorama Edition 2015 » http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/filieres-rep-panorama-edition2015-_8576.pdf
I4CE (Vivian DEPOUES / Cécile BORDIER) – 2015 - Etude Climat n° 50 « Le recyclage des déchets et la lutte contre le changement climatique : cas d’étude des emballages ménagers en France »
http://www.i4ce.org/download/etude-climat-n-50-le-recyclage-des-dechets-et-la-lutte-contre-le-changement-climatique-cas-detude-des-emballages-menagers-en-france/