Carte heuristique de l'agroécologie (en PDF)
L’agroécologie est une
agriculture durable, plus respectueuse des hommes, de la biodiversité, des sols
et qui répond aux besoins alimentaires et économiques de notre société.
En mariant l'agronomie (science
de l'agriculture) et l'écologie (science de l'environnement), elle permet
d’adopter des pratiques qui tiennent compte des équilibres de la nature et des
services qu'elle rend.
Pierre Rhabi, pionnier de
l’agriculture écologique en France la décrit comme « bien plus qu’une simple
alternative agronomique. Elle est liée à une dimension profonde du respect de
la vie et replace l’être humain dans sa responsabilité à l’égard du vivant.
»
L’agroécologie offre une
agriculture à taille humaine, moins consommatrice de ressources extérieures,
plus diversifiée, davantage adaptée au territoire local. Les intrants
(pesticides, engrais, antibiotiques mais aussi carburants, eau d'irrigation,
aliments pour le bétail….) ont coût économique qui s'ajoute à un impact
environnemental désastreux : pollution de l'air, des eaux et des sols, et
causent des dommages sur la santé des agriculteurs et des consommateurs. Ils
contribuent au changement climatique et nuisent ou détruisent la biodiversité
locale...
L’agro-écologie restaure une
mosaïque paysagère diversifiée permettant de renforcer le rôle des
écosystèmes afin d’en augmenter la résistance et la résilience.
Elle nécessite le recours à un
ensemble de techniques qui considèrent l’exploitation agricole dans son
ensemble. C’est grâce à cette approche systémique que les portées techniques et
économiques peuvent être maintenus ou améliorés tout en faisant progresser les
performances environnementales.
Il n’existe pas de cahier des
charges de l’agroécologie. C’est une démarche qui se base sur l’association de
5 principes :
- Régénération de la biomasse et l’entretien de la fertilité des sols,
- Minimisation des pertes en énergie solaire, en air et en eau,
- Diversification génétique dans le temps et l’espace,
- Valorisation des interactions biologiques,
- Lutte contre les ennemis des
cultures par association / répulsion
Une chercheuse américaine, Stacy
Zuber, s’appuyant sur plus de 60 études dans le monde entier, vient de
démontrer que le non travail du sol favorise la biodiversité microbienne du sol
et améliore la fertilité des sols.
« Les micro-organismes du sol
sont les chevaux de labour du sol. Ces bactéries et champignons détruisent les
résidus de cultures. Ils les transforment en azote, phosphore potassium et
autres nutriments qui améliorent la fertilité du sol pour les cultures
suivantes », analyse Stacy Zuber dans une étude parue en 2016 [1].
Dans le monde, de nombreux
projet d'agroécologie ont vu le jour, non seulement pour l'impact sur la
fertilité des sols, mais aussi sur le cycle du carbone. Telle que l'initiative 4
pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat, portée au
niveau international, qui vise à améliorer la teneur en matière organique et
encourager la séquestration de carbone dans les sols. Cette initiative fédère
tous les partenaires qui mettent en place des actions concrètes sur le stockage
du carbone dans les sols et le type de pratiques pour y parvenir.
"Le terme «4 pour 1000»
correspond au taux de croissance annuel de 0,4 % du stock de carbone dans les
sols qui permettrait de stopper l'augmentation actuelle du CO2 dans
l'atmosphère. Cela illustre qu’une augmentation du stock de carbone dans les
sols agricole et forestiers, même infime, est un levier majeur pour réduire la
quantité de gaz à effet de serre et donc limiter la hausse des températures
induites par le changement climatique." [2]
Les dynamiques des eaux, les
cycles bio-géochimiques, les épidémies ou les populations de ravageurs sont
liés à des échelles plus vastes que celles des parcelles cultivées. Le
passage à l’agro-écologie doit donc être pensé à l’échelle des territoires
et impliquer tous les acteurs.
"Mais bien plus qu’une
forme d’agriculture comme pourraient l’être l’agriculture bio, la biodynamique
ou l’agriculture raisonnée, l’agroécologie est une éthique de vie. Elle
considère le respect de la terre nourricière et la souveraineté alimentaire des
populations sur leurs territoires comme les bases essentielles à toute société
équilibrée et durable.
L’agriculture écologique devient dès lors un moyen de remettre l’humain et la nature au cœur même de nos préoccupations." [3]
L’agriculture écologique devient dès lors un moyen de remettre l’humain et la nature au cœur même de nos préoccupations." [3]
L'agroécologie présentant un
mélange complexe et divers d’activités intéressant la production alimentaire,
elle s'intègre de plus en plus dans les paysages urbains sous la forme de
potagers partagés ou familiaux, en pleine terre ou sur des toitures, dans des
parcs ou sur des jachères industrielles et ce, quel que soit la surface exploitable
et c’est ensemble qu’espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus
d’urbanisation et forment le nouveau visage des villes.
Sources
[1] - L'article (en anglais) Meta-analysis
approach to assess effect of tillage on microbial biomass and enzyme activities
publié dans Soil Biology & Biochemistry.
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L'Agroécologie