Saviez-vous que le SIAAP (Service public de l’assainissement francilien) gère un bassin de régulation des eaux de pluie également réserve naturelle ? Qu’il a participé à l’implantation de frayères sur la Seine ? Ou qu’il a œuvré pour la renaissance de deux cours d’eau, la Bièvre et la Morée ?
Pour mettre en avant les actions du SIAAP, en faveur de la biodiversité, La Cité de l’Eau et de l’Assainissement a conçu une exposition virtuelle et interactive "Assainissement et biodiversité en région parisienne : une symbiose inattendue" à découvrir sur www.ecole.siaap.fr.
Les Consoudes (genre Symphytum) sont des plantes herbacées vivaces
appartenant à la famille des Boraginacées (bourrache, myosotis). Affectionnant
principalement les lieux humides, elles sont natives de l'Europe ou de l'ouest
de l'Asie (Turquie, Hongrie, Caucase, Géorgie, Iran).
Le nom français « consoude » provient des capacités de ces plantes à
accélérer la consolidation des fractures grâce à leur teneur en allantoïne.
Elles étaient en effet très utilisées autrefois pour cet usage.
Connues depuis l'antiquité comme plantes médicinales, les consoudes ont
été propagées le long des grandes routes européennes par les pèlerins et les
gens du voyage. En vogue au XIXe siècle en Angleterre, elles ont connu un
engouement depuis les années 1960 aux États-Unis et ailleurs pour leur intérêt
thérapeutique et pour le jardin. Enfin, les horticulteurs ont développé des
variétés ornementales dans le but d'obtenir des effets de massifs intéressants.
On peut donc rencontrer les consoudes dans la nature, mais aussi dans les
jardins, près des habitations, échappées des cultures ou au bord des chemins.
Description
Les feuilles sont velues et épaisses, élancées et rudes au toucher,
soutenues par un solide pétiole.
Les racines généralement charnues sont, suivant l'âge, brunes à noires
à l'extérieur et blanches à l'intérieur. Certaines variétés possèdent des
racines dont la taille peut atteindre 180 cm.
Au milieu de la touffe de feuilles émergent des tiges florifères
garnies de clochettes de couleur variable suivant les variétés. Les tiges sont
souvent ailées (les ailes des pétioles se prolongeant le long de la tige)
La corolle est formée par 5 pétales soudés ensemble. Les sépales et les
étamines également au nombre de 5, donnent naissance à 4 graines noires (akènes
ou nucules)
Les boutons floraux enroulés en spirale se déroulent et changent
souvent de couleur au fur et à mesure de leur épanouissement, à l'usage des
insectes pollinisateurs. De même, l'extrémité de la corolle est davantage
colorée, comme pour indiquer l'entrée. Les fleurs sont en effet très
mellifères, bien que tous les insectes ne soient pas capables de la polliniser.
Ils doivent forcer un double fond dans la corolle avant de pouvoir atteindre le
nectar ! Il n'est pas rare de voir les bourdons grignoter la paroi par
l'extérieur avec leurs mandibules, offrant ainsi le passage à d'autres insectes
attirés par le puissant parfum d'eux seuls perceptible… Ceci explique que
parfois les graines (nucules) ne soient pas très nombreuses. Les graines
n'apparaissent que rarement sur les variétés hybrides.
Principales espèces et variétés
La consoude de Russie : le terme de « consoude de Russie » n'est pas
réservé à une espèce précise. Il s'agit en réalité d'une appellation populaire
fourre-tout qui comprend des variétés de grand développement pour un usage
agricole, aussi bien hybrides que non, et importées de Russie en Angleterre
dans le but d'un usage agricole.
La distinction des variétés a été historiquement confuse, et cette
confusion se poursuit toujours. Des variances de couleur (entre autres) sont
observées pour la consoude officinale et par conséquent les consoudes de Russie
hybrides. Les feuilles sans pétioles se prolongent parfois sur la tige sous
forme d'ailes, ce qui est un des caractères permettant une différenciation.
La couleur de la corolle n'est pas forcément déterminante de la
variété, mais plutôt sa forme ou sa taille, qui varie très légèrement. La
Consoude de Russie hybride a une corolle plus longue que la consoude
officinale. L'ouverture de la corolle est plus étroite pour l'officinale ainsi
que l'hybride, ce qui n'est pas le cas de certaines autres variétés. La plupart
du temps, on risque de trouver soit l'une ou l'autre de ces deux variétés. Le
plus simple pour les distinguer est de regarder les ovaires des fleurs fanées.
S'ils sont desséchés, ils sont sans doute stériles, et donc la variété est
probablement hybride. S'ils sont pleins de nucules, on a affaire à une variété
botanique fertile comme la consoude officinale.
On compte de nombreuses espèces et variétés de consoudes. Parmi les
nombreuses variétés, certaines sont adaptées aux régions froides (Baltique) et
d'autres aux climats équatoriaux. Plusieurs variétés ont été cultivées par des
milliers d'exploitations à des fins fourragères :
·Symphytum asperum Lepech. (1805) (ou Symphytum
asperrimum Sims) : consoude rude ou consoude hérissée, aux clochettes rose
bengale virant au bleu de cobalt. La plus rude au toucher. Grand développement,
entre dans le groupe dit « de Russie ».
·S. bulbosum K.F.Schimp : consoude bulbeuse Rare,
très ressemblante à S. tuberosum, à fleurs blanc-jaune, elle ne présente pas
l'intérêt agricole ni thérapeutique des autres consoudes.
·Symphytum caucasicum M.Bieb : consoude du
Caucase, a été importée en Angleterre en 1811 pour évaluer ses qualités
fourragères (médiocres) alors que la consoude de Russie avait été importée en
Angleterre vers la fin du XVIIIe siècle. Aux clochettes bleues, cette espèce a
donné naissance à des cultivars horticoles tels que 'Variegatum' au feuillage
panaché, S.caucasicum 'Eminence' ou S.caucasicum 'Norwich Sky'.
·S. floribundum Shuttlew. ex E.P.Bicknell :
consoude à nombreuses fleurs
·S.grandiflorum DC. : consoude à grande fleur qui
se reconnaît à ses stolons. Sa corolle longue de 2,5 cm a également inspiré les
horticulteurs : Blaueglocken (bleu ciel), Goldsmith (aux feuilles liserées de
jaune, fleur crème), Hidcote blue (bleu tendre à blanc), Hidcote Pink (rose
saumoné à blanc), Indigo (bleu)
·S. ibericum Stev à la longue floraison a donné
naissance à de nombreux cultivars horticoles diversement colorés : All Gold
(feuillage doré), Gold in spring, Jubilee, Lilicinum Pink Robins, Variegatum,
Wisley Blue, Miraculum… Cette variété est souvent donnée à tort comme synonyme
de la consoude à grandes fleurs en raison de leurs caractères voisins.
·Symphytum officinale L. (1753) : consoude
officinale ou grande consoude, décrite dans tous les livres de botanique. Il
existe plusieurs variations dans la couleur des fleurs. En principe blanc crème,
il existe une variété S. officinale var. patens de couleur mauve également très
répandue. Les tiges sont ailées. Les consoudes officinales sont les plus
fréquentes en raison de leur dissémination par graines.
·Symphytum orientale L. (synonyme possible Sympytum
tauricum Willd.) : consoude d'Orient, petite aux feuilles en forme de cœur,
fleurs blanches peut se rencontrer sur le littoral européen atlantique.
·S. peregrinum Ledeb. : consoude voyageuse
·S. tuberosum L. : consoude tubéreuse Elle se
différencie par son faible développement et sa résistance à la sécheresse. Se
rencontre dans les régions méridionales jusqu'en Corse.
·S. xrubrum : consoude pourpre elle est issue
d'un croisement entre S. ibericum et S. officinale.
·S. xuplandicum Nyman (1854) : consoude de Russie
hybride : résultant de l'hybridation naturelle ou non de S.asperum et S.
officinale. Les variations dépendent de celles de la consoude officinale du
parent. Elles sont bien plus vigoureuses en général que leurs parents et ne
donnent pas (ou très rarement) de graines. Le terme de consoude voyageuse
Symphytum peregrinum Ledeb. est généralement donné comme équivalent à la
Consoude hybride (S. xuplandicum). Cependant certaines publications en font une
description à part. Il pourrait s'agir d'une confusion ou simplement du fait
que cette consoude hybride (aux fleurs bleues et aux boutons roses) décrite à
l'origine comme un type particulier, ait simplement rejoint la classe plus
générale des hybrides.
Seules les consoudes officinale, tubéreuse et bulbeuse sont indigènes
en France, les autres sont subspontanées (échappées des cultures).
Les consoudes hybrides sont soit spontanées lorsque les parents
croissent dans le voisinage, soit artificielles. Les consoudes hybrides sont le
plus souvent dispersées par les cultures (subspontanées). Par ailleurs, les
consoudes ont été plantées le long des chemins de pèlerinage pour qu'elles
soient disponibles partout pour un usage médicinal.
La consoude officinale a donné des cultivars ornementaux : S. o. aureum
et argenteum au feuillage panaché jaune ou blanc. S. o. coccineum (bleu),
purpureum (pourpre). S. o. Empire (pourpre violacé) qui est stérile pourrait
être un hybride… Aureo-variegatum est un cultivar au feuillage panaché de jaune
de la consoude hérissée.
D'autres variétés sont connues sous le nom de :
- consoude bleue (S. azureum), variété frêle
- consoude cordée (S. cordatum) de petite taille utilisée en
horticulture.
La variété des consoudes et des nombreuses hybridations possibles
rallonge régulièrement la liste des variétés créées par les obtenteurs
horticoles.
Utilisation
Très utilisée en permaculture, la consoude ramène du sous-sol de nombreux
oligo-éléments et minéraux grace à ses profondes racines. C'est pour cette raison qu'on plante souvent des
consoudes autour des arbres fruitiers. En effet, les deux plantes ne se font
pas concurrence puisque leurs racines sont situées à différents niveaux de
profondeur.
C'est surtout pour la potasse que l'effet-consoude est le plus efficace
(ce qui en fait un excellent engrais pour pomme de terre et tomate).
Le tableau ci-dessous en révèle l'extraordinaire richesse, d'autant
plus qu'il existe peu d'engrais organiques potassiques.
La sélection « Bocking 14 » est la plus douée à cet égard, car elle en
fixe deux fois plus que la consoude officinale. C'est pour cette raison que la
saveur des feuilles est amère et donc déconseillée pour l'alimentation de
bestiaux et l'usage humain. Le rapport carbone/azote de la consoude fanée est
de 9,8, soit celui d'un compost très mûr. C'est pour cette raison que Hills l'a
nommée « instant-compost » : elle est utilisable en l'état (fanée) par le
jardinier parce qu'elle ne provoque pas de faim d'azote.
Comparatif entre consoude, fumier et compost
Il est intéressant de lui faire une place au jardin potager, d'abord
parce qu'elle est une véritable plante-engrais (enrichissement du sol en
minéraux et oligo-éléments, préparation de purin de consoude -lequel constitue
d'ailleurs un activateur de compost naturel et économique-), mais aussi parce
qu'elle fait partie des plantes mellifères : ses fleurs ont un fort potentiel
nectarifère, utile pour attirer les insectes pollinisateurs et nourrir les
abeilles.
Le purin de consoude se fabrique en laissant macérer 1 kg de consoude
dans un récipient non métallique contenant 10 litres d'eau de pluie. Il sera
utilisé dilué à 10 %. Une autre méthode de fabrication est possible sans
adjonction d'eau.
Ce purin contient du calcium, du fer, du magnésium, du cuivre, du
potassium, du bore, du manganèse, et du zinc.
Plante médicinale
Riche en calcium, potassium, phosphore, fer et silice, la consoude est très utile en traitement
d’appoint par cataplasme pour faciliter la cicatrisation de plaies ou de
fractures.
Culture
La consoude est une plante assez facile à multiplier. On procède
généralement par semis au printemps, par division des touffes devenues
importantes avec l'âge, ou par bouture de racines en hiver. Il est conseillé de
ne prélever qu'un tiers environ des racines afin que la plante mère puisse
reprendre sans difficultés. Mis à l'abri les premiers temps, sous un châssis
par exemple, ces jeunes plants, par une exposition progressive à un climat
normal, permettront au jardinier amateur d'obtenir un nombre important de
rejetons.
Les jardiniers s’intéressent à la culture de la consoude, en plus de
ses qualités ornementales, dans le but d’en récolter les feuilles plus tard, et
d’en faire du purin de consoude. La sélection bocking 14 est recommandée dans
ce cas. Non seulement, parce qu’elle est la plus riche en éléments
fertilisants, mais aussi parce qu’elle est stérile, et donc n’est pas
envahissante pour le jardin. Cette variété de consoude ne se multiplie que par
bouture.
La culture de la consoude est facile. Une fois le terrain bien préparé,
il faut planter les boutures de consoude à 5 - 7 cm de profondeur, puis à 60
centimètres dans le rang et 60 centimètres entre les rangs. Il n’y a pas de
soin particulier à apporter quant au suivi de sa plantation.
L'indispensable Consoude
La consoude !! C'est quoi ? la réponse en image...
Le sarrasin (Fagopyrum esculentum Moench) est une plante à fleurs
annuelle de la famille des Polygonacées cultivée pour ses graines consommées en
alimentation humaine et animale.
Malgré son appellation courante de blé noir, le sarrasin n'est pas une
espèce du genre Triticum (genre regroupant les variétés de blé), ni même une
graminée. Il est dépourvu de gluten, ce qui le rend difficile à utiliser en
panification ou pour la confection des pâtes. Il est cependant rattaché aux
céréales – bien que n'en faisant pas partie du point de vue botanique – ou
qualifié de pseudo-céréale.
Il est utilisable dans la confection de produits destinés aux personnes
intolérantes au gluten. Cependant, depuis avril 2012 (7e Congrès francophone
d’allergologie), le sarrasin fait partie des nouveaux aliments à risque d'anaphylaxie
alimentaire sévère.
Noms communs : sarrasin, renouée sarrasin, blé noir, blé de barbarie,
bucail, carabin, mais également « froment noir » dans certaines sources du XVIe
siècle.
Description
Plante annuelle à tige dressée, de 20 à 70 cm de haut, à feuilles en
forme de cœur renversé, plutôt molles.
Les feuilles supérieures sont sessiles tandis que les feuilles
inférieures ont un pétiole assez long.
Les fleurs, petites, de couleur blanche ou rose, sont groupées en
grappes serrées. Elles portent huit étamines et trois styles.
Comme dans les autres espèces du genre Fagopyrum, il existe deux
morphologies florales : ce sont des espèces distyliques.
Les fruits sont des akènes à trois angles, qui contiennent une seule
graine. Leur maturation est très échelonnée, ce qui rend la récolte plutôt
délicate.
Riches en protéines, elles contiennent tous les acides aminés
essentiels, en outre elles posséderaient de nombreuses propriétés pour
l'alimentation.
C’est un grain hautement nutritif, de surcroît riche en fibres solubles
et en composés antioxydants.
Distribution
La plante est originaire de l'Asie du Nord-est. Grâce à des analyses
génétiques sur des populations sauvages et cultivées, le professeur Ohmi
Ohnishi, spécialisé en génétique agricole à l’Université de Kyoto, démontre que
la région originelle du Fagopyrum Esculentum ssp. Ancestrale est la vallée de
la rivière de Tongyi, dans la province du Sichuan en Chine. Ce n’est que dans
un second temps qu’il aurait migré vers la région de San Jiang, peu avant sa
domestication. Plus tard, il s'est répandu par la culture en Extrême-Orient,
principalement, Corée et Japon, ainsi qu'en Europe au XIVe siècle.
Autrefois très cultivé dans les régions à sols pauvres, tels que les
steppes de Mongolie, et acides (ségala), en Europe du Nord, en Pologne, en
Russie, en Amérique du Nord ainsi qu'en France (Auvergne, Bretagne, Limousin,
Normandie, Pyrénées, Rouergue), le sarrasin est aujourd'hui une culture en voie
de disparition en France (les minoteries importent du sarrasin de Chine), mais
reste l'un des plats préférés dans les pays d'Europe de l'Est et du Nord. Il y
est consommé bouilli exactement comme le riz.
Culture
Semé de mi-mai à début juillet en France (jusqu’à août dans le Japon
subtropical ou comme couvert végétal), pour éviter les gelées qu'il ne supporte
pas. Le blé noir est récolté entre la mi-septembre et la mi-octobre. Sa
particularité est de ne pas mûrir uniformément, les pertes peuvent donc êtres
importantes à la moisson, surtout à la moissonneuse batteuse. Les rendements
varient de 0 à 25 quintaux secs pour un cycle de 2 à 5 mois.
En France la culture a failli disparaître (le blé noir couvrait 700 000
hectares en France au XIXe siècle et 160 000 hectares en Bretagne au milieu des
années 1960, la carence en cuivre dans les sols rendant à cette époque
impossible la culture des céréales à l'exception du seigle), remplacée par
l'orge, le blé et le maïs, plus rentables dans un système de fertilisation
intensive. Les marges sont cependant similaires à l'hectare en l'absence d'intrants chimiques .
La FAO indique que 30 000 ha sont cultivés en France. Actuellement les
surfaces cultivées en Bretagne sont comprises entre 3 000 et 4 000 hectares,
dont la moitié sous l'égide de l'association blé noir tradition Bretagne.
Depuis quelques années, le sarrasin est de plus en plus cultivé par les
agriculteurs pratiquant l'agriculture de conservation. Son fort pouvoir
couvrant, sa capacité à disponibiliser certaines formes de phosphore du sol en
font une plante intéressante, notamment dans les couverts intercultures
(CIPAN).
Les graines sont consommées notamment en Pologne (gryka ou kasza
gryczana), Russie et Ukraine (grechka ou grechnevaïa kacha (1 verre de céréales
pour 2 verres d'eau).
Elles peuvent aussi être moulues. La farine au goût amer et de noisette
est utilisée pour la confection : de galettes et crêpes (dites de blé noir)
plus particulièrement en Bretagne (krampouezh), en Corrèze (tourtous), dans le
Cantal (sous le nom de bourriols) et en région liégeoise (boûkètes), de pâtes
japonaises (soba), de couscous (couscous au blé noir) ou de bouillie (kacha,
consommé au petit-déjeuner en Europe du Nord).
Le sarrasin (gwinizh du) est aussi utilisé pour le farz kwinizh tu, le
farz fourn du et le yod gwinizh du (Bretagne).
Les vrais blini (bliny lituano-biélorusses) se font à partir de cette
farine et celle de froment (pour moitié). En Savoie, elles servent à la
confection des Crozets, des petites pâtes carrées servies accompagnées de
Beaufort. Mouillés de beurre fondu et de crème fraîche, ils constituaient un
repas de base à l'est de la Pologne d'avant la Seconde Guerre mondiale.
En Chine et en Inde, on en fait une bière traditionnelle, le chang.
Un engrais vert est une plante semée dans le but
d'améliorer et de protéger un sol, et non dans l'optique d'être récoltée. Ils
peuvent être divisés en trois principales catégories : les cultures
intercalaires, qui sont semées en même temps ou après la culture principale et
entre les rangs de celle-ci, les engrais verts en dérobée (ou cultures de
couverture), qui pousseront soit avant soit après la culture principale et les
engrais verts de pleine saison (ou saison complète), qui vont remplacer la
culture principale pendant toute une saison. Les engrais verts seront détruits
soit par l'hiver, soit par l'agriculteur par un travail mécanique (roulage,
brûlage, labour ou autres).
Utilités
Les engrais verts peuvent entre autres servir à améliorer le cycle
nutritif, en captant des éléments nutritifs. Ceux-ci seront emmagasinés dans la
biomasse de l'engrais vert et éviteront ainsi d'être lessivés. Par exemple, un
engrais vert de légumineuse pourra fixer l'azote de l'atmosphère terrestre. Le
sarrasin quant à lui, est capable de rendre assimilable une partie du phosphore
du sol grâce aux mycorhizes. Une fois la plante détruite, les minéraux contenus
dans celle-ci sont libérés et pourront être utilisés par la culture suivante.
Parmi tous les critères qui doivent orienter votre choix, le plus important est celui de la famille à laquelle appartiennent les plantes:
- Les Brassicacées (ex-Crucifères) sont doués pour extraire les éléments nutritifs du sol et lutter contre les adventices;
La matière végétale facilement dégradable des engrais verts est une
source de nourriture pour les micro-organismes et permet ainsi une augmentation
de l'activité biologique du sol. Cette dégradation ne produira pas une
augmentation de l'humus, mais l'accroissement des activités biologiques par les
micro-organismes entraînera une dégradation plus productive de l'humus stable
et donc une augmentation des ressources minérales dans le sol. C'est pourquoi
il faut qu'il y ait une certaine quantité de matière organique déjà présente
dans le sol pour pouvoir observer ce phénomène.
Les racines des engrais verts, particulièrement celles des crucifères,
vont créer des passages dans le sol et ainsi augmenter sa porosité. Ceci
entraîne une meilleure aération, augmentant ainsi l’activité biologique des
micro-organismes aérobiques.
De plus, certains passages créés par les racines des engrais verts
peuvent être réutilisés par les racines des cultures suivantes qui pourront
ainsi avoir accès plus facilement à l'eau ainsi qu'aux éléments nutritifs
situés profondément. Un relais peut s'établir entre les racines des engrais
verts et ceux des cultures principales et celles-ci pourront ainsi gagner en
profondeur au fil des rotations, ce qui aura pour conséquence de leur donner
accès à plus de ressources.
En plus de leur effet mécanique, les racines sont également une source
de nourriture pour les vers de terre. Ceux-ci apportent plusieurs effets
bénéfiques dans un champ comme, encore une fois, l'amélioration de son
aération, mais également le brassage des éléments nutritifs.
La couverture végétale fournie par les engrais verts offre une
protection du sol en servant d'interface entre celui-ci et l'atmosphère. Ainsi,
le ruissellement et le lessivage occasionnés par la pluie sont considérablement
restreints ce qui mène à une perte plus faible des éléments nutritifs. Le sol
est également protégé des rayonnements du soleil, ce qui réduit l'évaporation
de ses réserves d'eau et lui permet d'avoir une température plus stable et donc
plus propice pour les activités biologiques.
Les engrais verts peuvent également limiter l'établissement des
mauvaises herbes en compétitionnant avec celles-ci pour les ressources ou en
produisant des substances allélopathiques qui en limitent le développement.
Si vos récoltes ne sont pas encore complètement finies, vous pouvez quand
même semer vos engrais verts. Sous couvert des tomates, laitues, pieds de maïs
doux, poireaux ou fraisiers, enlevez le paillis le temps de semer de la
moutarde à la volée, puis donnez un coup de croc, et c’est parti.
Si le temps vous manque pour l’enfouissement, étalez des cartons
d’emballage sur vos plants après la tonte. Recouvrez ensuite progressivement
d'autres éléments organiques, ils accélèrent la décomposition des engrais verts
et des cartons qui s'agglomèrent progressivement à votre terrain.
Semis d'engrais vert : les conseils en vidéo d'Hubert le
jardinier.
Présentation de 5 engrais verts : la phacélie, le sarrasin :
la moutarde, la vesce, et le trèfle. Dans cette vidéo, Hubert le jardinier nous
montre le semis de trèfle.
Comment entretenir la fertilité des sols : les engrais verts
La moutarde blanche (Sinapis alba) ou sénevé, ou sanve est une plante
annuelle de la famille des Brassicacées, cultivée pour ses graines servant à la
préparation de condiments.
Description
C'est une plante herbacée annuelle de 50 à 80 cm de haut, à tiges assez
ramifiées. De croissance rapide, elle peut arriver à maturité en à peine un
mois.
Les feuilles pennatifides sont très profondément divisées, sauf celles
de la partie supérieure des tiges, à lobes plus ou moins arrondis.
Les fleurs, à pétales jaunes, parfois blancs, s'épanouissent tout
l'été, de mai à septembre en répandant un doux parfum.
Le fruit est une silique bosselée, hérissée de poils, renfermant 4 à 8
graines. Le bec est nettement aplati en lame de sabre et est un peu plus long
que les valves (à la différence de Sinapis arvensis au bec plus court). À
maturité, les graines font de 1 à 2 mm et sont de couleur blanc-jaunâtre,
beige.
Cette espèce est originaire d'Afrique du Nord, d'Europe (sauf les
régions arctiques) et d'Asie occidentale (Proche-Orient).
C'est une plante commune en France, dans les champs et au bord des
chemins. Elle est citée dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du
IXe siècle) parmi les plantes potagères et condimentaires recommandées.
La moutarde blanche pousse toute l'année. L'hiver lui convient bien car
elle n'aime pas beaucoup le soleil.
Propriétés
Comme toutes les Brassicacées, la moutarde blanche contient un
glucosinolate, nommé sinalbine. Lors du broyage des graines et de la rupture
des compartiments cellulaires qui en résulte, la sinalbine rentre en contact
avec une enzyme, la myrosinase, et se dégrade en isothiocyanate de
p-hydroxybenzoyle. C'est cette dernière molécule qui est responsable de l'arôme
de moutarde.
Utilisations
Les graines sont riches en lipides (environ 35 %) et produisent une
huile à usage industriel ou alimentaire. Elles sont à la base de la préparation
du condiment qui porte le même nom, la moutarde.
La moutarde blanche est aussi une plante fourragère et une plante
mellifère.
Elle est semée comme engrais vert ou piège à nitrates, c'est-à-dire
culture intercalaire évitant de laisser les champs à nu pour limiter le
lessivage des nitrates solubles. Dans ce cas, semée par exemple après une
céréale, elle doit être détruite avant la montée en graines pour éviter qu'elle
se ressème naturellement et devienne une mauvaise herbe, notamment dans les
cultures de colza.
Elle forme
un couvert végétal touffu et dense qui laisse peu de place aux adventices. Une
fois détruite par le gel ou le jardinier (broyage), elle se transforme en une
source de matière organique importante, très appréciable pour améliorer la
qualité du sol.
Elle est aussi utile pour tuer les nématodes, ce qui n'est pas à
négliger à l'heure où les techniques naturelles reviennent en grâce. De plus,
sa racine puissante permet de briser les mottes d'argile d'un sol très lourd,
et ainsi de faciliter l'incorporation d'humus et l'amélioration du sol.
Les semis de moutarde peuvent s'étaler de mars à mai et d'août à
septembre. Le semis s'effectue à la volée (2 g au m² ), sur un sol quelconque
mais griffé, nivelé et frais.
L'exposition idéale est sous le soleil, mais elle supporte les ombres
légères.
L'entretien de cette culture se limite à quelques légers arrosages afin
de maintenir la fraîcheur du sol.
Les semis de printemps conviennent à la production de
graines. Pour limiter le développement des mauvaises herbes et mettre en place
un piège à nitrate efficace, il est préférable de semer à partir de la mi-août,
dès que les planches du potager se libèrent. De même, une plante qui sera
montée en graine de bonne heure va se lignifier et mettra plus de temps pour se
dégrader (dans le cas d'une utilisation comme engrais vert).
La moutarde, comme tous les membres de sa famille
(Crucifères ou Brassicacées), attire les limaces.
Les fleurs de la moutarde sont très appréciées des auxiliaires,
notamment ceux qui parasitent la noctuelle ponctuée (maïs), le charançon du
maïs, la chenille du chou, les mouches et les pucerons. De plus, les altises
comme les pucerons préfèrent grignoter les feuilles de moutarde que celles du
chou.
Aujourd'hui, nous pouvons trouver quasiment de tout toute
l'année en magasin. Mais attention, certains produits ont plus d'impacts que
d'autres sur la planète : notamment les fruits et légumes hors saison ou
d’origine lointaine lorsque le transport s’effectue par avion.
Un exemple : une tomate produite sous serre chauffée aura
des impacts (émissions de gaz à effet de serre générés par la consommation
d'énergie) jusqu’à 20 fois supérieurs à une tomate produite localement, en
saison !
Pour connaître les aliments produits en fonction des saisons
(légumes, fruits, poissons…), le programme « Manger, bouger » vous propose un
calendrier.
Les services écosystémiques constituent aujourd'hui une approche très utilisée pour caractériser les contributions du vivant au bien-être de l'humanité. De nombreuses stratégies sont aujourd'hui déployées afin de conserver cette biodiversité, qu'elle soit menacée ou ordinaire. Mais il faut bien garder à l'esprit que, dans un contexte de changement global, c'est avant tout son potentiel évolutif qu'il convient de conserver. Afin de nourrir ces réflexions et ces programmes d'action, les chercheurs mobilisent de plus en plus des programmes de sciences participatives. Pour évoquer ces sujets, Denis Couvet (MNHN) est accompagné de François Sarrazin (Université Pierre et Marie Curie), d'Alexandre Robert (MNHN), de Colin Fontaine (CNRS), de Stellio Casas (Veolia Recherche et Innovation).
Différents enjeux de préservation de la biodiversité
Denis Couvet présente les raisons pour lesquelles la préservation de la biodiversité a du sens : sa valeur intrinsèque, la fonctionnalité des écosystèmes et son potentiel évolutif.. Dans un second temps, il propose une compartimentalisation de ces objectifs de préservation : espèces menacées, biodiversité ordinaire, espèces surexploitées, en lien avec différents territoires de gestion, des espaces protégés aux villes.
Biodiversité et services écosystémiques
Sur la base des travaux du Millenium Ecosystem Assessment de 2005, Denis Couvet définit les grandes catégories de services écosystémiques : services de support, services d'approvisionnement, services de régulation et services culturels. Il montre que les évolutions de ces services diffèrent, avec notamment une nette dégradation du service de régulation et, sur cette base, discute de l'arbitrage entre ces services écosystémiques.
Stratégies de gestion de la biodiversité face aux pressions directes
Denis Couvet propose plusieurs stratégies de gestion de la biodiversité, en réponse aux pressions directes qu'elle subit (destruction, surexploitation, écotoxicité, espèces invasives, changement climatique). Il évoque ainsi la compensation, la régulation, les sciences participatives, ou encore les Nature based Solutions. Afin de déployer cette variété de réponses, il préconise de mobiliser une large palette de politiques, aussi bien prescriptives qu'incitatives
Stratégies de préservation des espèces menacées
François Sarrazin focalise sa présentation sur les différentes stratégies qui peuvent être mobilisées pour préserver les espèces menacées d'extinction. Il revient tout d'abord sur quelques facteurs de risques (climat, vortex d'extinction), ainsi que sur quelques données de cadrage de l'UICN. Dans ce contexte, il avance plusieurs voies de préservation, comme les espaces protégés, les législations nationales et internationales, la conservation ex-situ ou encore les translocations de conservation.
Biodiversité ordinaire : enjeux, préservation
Denis Couvet s'intéresse à la biodiversité ordinaire, à savoir celle qui nous entoure et qui représente 80% des espèces dans le monde. Il propose un aperçu de l'état de cette biodiversité, en lien notamment avec le changement climatique. Pour terminer, il pose les cinq grands enjeux liés au devenir de cette biodiversité ordinaire.
La biosurveillance
Dans cette intervention, Stellio Casas présente ce qu'est la biosurveillance. Cet outil de gestion de la biodiversité peut être décliné aux différents niveaux biologiques du vivant, ce qui conduit à l'identification de bioaccumulateurs, de biomarqueurs, de bioindicateurs et d'indices de biodiversité.
Sciences participatives et gestion de la biodiversité
Colin Fontaine présente l'intérêt et le fonctionnement des dispositifs de sciences participatives pour la biodiversité. Il met en évidence leurs bénéfices, aussi bien pour les scientifiques que pour les observateurs, et propose un aperçu de l'historique de ces démarches dans le monde.
(Ré)concilier société et biodiversité
Denis Couvet présente un cadre d'analyse permettant de mieux concilier le développement humain et la préservation de la biodiversité. Il explique les conditions d'une telle perspective et montre les marges de progrès qui pourraient être réalisés, dans le domaine agricole par exemple. Plus fondamentalement, il souligne que le succès de cette réconciliation est intimement lié à notre conception du bien-être et du développement humain.
Biodiversité du futur : gérer l'évolution biologique
Sur la base d'un rappel des grands facteurs qui soutiennent l'évolution biologique, Alexandre Robert présente quelques orientations majeures et futures des stratégies de conservation de la biodiversité : conservation des capacités génétiques d'adaptation des espèces, modélisation des distributions futures d'espèces et de communautés ou encore possibilité d'assister les migrations de certaines espèces.
MOOC
Biodiversité : définition et enseignements des crises du passé (MOOC): Partie 1 ICI
Biodiversité : définition et enseignements des crises du passé (MOOC): Partie 2 ICI
Océans : biodiversité et ressources ICI
Biodiversité continentale : rivières et forêts ICI
Biodiversité et agronomie ICI
Biodiversité et santé ICI
Biodiversité et ville ICI
La phacélie à feuilles de tanaisie (Phacelia tanacetifolia) est une
plante herbacée annuelle de la famille des Hydrophyllacées (Boraginaceae selon
la classification phylogénétique).
Originaire du nord du Mexique et du sud de la Californie, cette plante
est particulièrement intéressante en agriculture et apiculture.
La phacélie fait partie de ces plantes que l'on appelle les "engrais verts".
Ce sont des végétaux qui puisent des éléments dans les profondeurs du sol et dans l'air.
Ces éléments vont ensuite bénéficier aux cultures suivantes.
De plus, les racines des engrais verts décompactent le sol. Et le feuillage, une fois coupé, se décompose et enrichit la terre en humus et en azote.
Description
La tige pleine et rigide, couverte de poils raides et assez épaisse,
qui peut atteindre un mètre, est teintée de rouge. Son système racinaire est
dense.
Les feuilles, alternes, sont profondément divisées et rappellent celles
de la tanaisie (Tanecetum).
Les belles fleurs très parfumées sont particulières et fort
intéressantes. Elles sont groupées en inflorescences scorpioïdes (en forme de
crosse qui se déroule progressivement au fur et à mesure de l'épanouissement de
petites fleurs de 1 cm qui commence par le haut) serrées du genre cyme. Les
éléments floraux ont des nuances bleu-lavande ; ce sont les cinq étamines et
les deux styles qui émergent nettement de la corolle à cinq pétales. Étroit
calice aux sépales poilus.
La période de floraison se situe au printemps et peut se prolonger en
été.
Les fruits sont de petites capsules déhiscentes contenant deux à quatre
petites graines noires (3 mm de long).
Culture
La plante pousse naturellement dans les sols plutôt secs. Elle est
mature en 3 à 4 mois.
Comme plante mellifère, la phacélie est semée à des taux de semis plus
faibles (6 à 8 kg/ha) que comme engrais vert. Lorsque le taux de semis excède
10 kg/ha, le contenu en sucre du nectar diminue car les plants sont plus petits
et poussent moins vite. Des semis trop denses raccourcissent la durée de
floraison.
Semée au printemps
En la semant au printemps, vous pourrez cultiver des légumes d'été
après l'avoir détruite.
Si vous la semer en Mars, vous pourrez cultiver en Mai des tomates, des
courges ou des choux-fleurs.
Semée en Avril/Mai vous pourrez cultiver en Juillet/Août de la laitue,
des choux de Bruxelles, du poireau, des courgettes tardives ...
Semée en fin d'été
En Août ou Septembre, semez immédiatement après les récoltes. A cette
saison elle aura un peu plus de mal à germer, elle préfère une température
assez fraîche (10/15°). Arrosez lors du semis pour l'aider.
Si l'automne est doux elle risque de refleurir avant l'hiver. Dans ce
cas là fauchez là dès que les premières fleurs apparaissent. Si il est encore
temps vous pouvez semez un autres engrais vert comme de l'avoine ou du seigle.
Sinon laissez les tiges comme paillis.
Si elle n'a pas eu le temps de fleurir avant l'hiver, laissez-la en
place jusqu'au printemps. Elle résiste à des températures qui vont jusqu'à -5°.
Les plants de petites tailles sont en général plus résistant au froid.
Les graines de phacélie sont "photo-sensibles". Elles ne
germent pas à la lumière. Il faut donc impérativement les recouvrir de terre
lors du semis.
En fin de printemps lorsque vous plantez vos légumes à la place de la
phacélie vous n'êtes pas obligé de tout couper. Faites de la place pour planter
et laissez le reste de la phacélie continuer sa croissance et fleurir.
Celle qui restera protégera vos nouveaux plants du vent et limitera
l'évaporation de l'eau. Coupez-les lorsque les légumes commenceront à s'étaler
pour ne pas qu'elle les concurrence et utilisez les tiges comme paillage.
En plus une foule d'insectes vous remercieront. Elle monopolisera la
place plus longtemps, se ressèmera un peu, mais des dizaines de bourdons,
d'abeilles et autres amateurs de nectar viendront la butiner.
Multiplication
La seule multiplication utilisée est le semis qui s'effectue après les
derniers gels au printemps en semant à 0,5 cm de profondeur pour assurer une
obscurité indispensable à la graine pour permettre la germination. La germination
des graines de phacélie fraîchement récoltées est mauvaise de 20 à 30° C mais
bonne à 10° C. La semence de phacélie est dormante pendant au moins deux mois
après la récolte.
Les graines de phacélie se conservent de trois à quatre ans dans des
conditions normales et jusqu'à six ans dans des conditions optimales. La
semence jeune peut germer à 5°C, la semence plus vieille uniquement en sol
chaud.
Utilisation
La phacélie présente un quadruple intérêt en agriculture et au jardin :
- Ses fleurs attirent particulièrement les syrphides (hélophiles), les
carabes, les bombyles et les aphelinidae qui se nourrissent des pucerons
présents aux alentours. On a planté, autour de certains champs, des phacélies
pour diminuer le nombre de pucerons.
-Excellente plante mellifère, la phacélie attire également les abeilles
qui sont des agents de pollinisation pouvant être utiles aux plantes voisines.
En semant de façon continue de mai en fin d'été, on peut aussi obtenir une
floraison continue de juillet à l'automne. Le miel de phacélie est très
parfumé.
-En automne la plante constitue un bon engrais vert. La phacélie comme
engrais vert est quelquefois semée en association avec d'autres espèces, par
exemple, avec le sarrasin à raison de 8 kg/ha de phacélie pour 40 kg/ha de
sarrasin ou avec le lupin à raison de 5 kg/ha de phacélie pour 150 kg/ha de
lupin. Lorsqu'elle est plantée sur de grandes étendues elle a la propriété
d'éliminer les mauvaises herbes tels que le chiendent.
-La phacélie, semée entre les rangs de jeunes pommiers et poiriers,
réduit de moitié la mortalité des jeunes arbres en année de dommages hivernaux
sérieux. La phacélie comme couvre-sol a aussi un effet favorable sur la
croissance des jeunes pommiers. Il faut veiller à éviter que les périodes de
floraison des arbres fruitiers et de la phacélie coïncident car les abeilles
privilégieront la phacélie.
La phacélie est particulièrement recommandée dans les vergers d'arbres
fruitiers car elle permet également d’accroître les populations de
trichogrammes, des micro-hyménoptères parasitoïdes des œufs de lépidoptères,
dont les carpocapses (vers des pommes et des prunes). La plante attire aussi la
guêpe Aphelinus mali qui parasite le puceron lanigère du pommier.
C'est idéal pour occuper une parcelle en attendant de
recevoir une culture comme la tomate.