La moutarde blanche






La moutarde blanche (Sinapis alba) ou sénevé, ou sanve est une plante annuelle de la famille des Brassicacées, cultivée pour ses graines servant à la préparation de condiments.


Description


C'est une plante herbacée annuelle de 50 à 80 cm de haut, à tiges assez ramifiées. De croissance rapide, elle peut arriver à maturité en à peine un mois.

Les feuilles pennatifides sont très profondément divisées, sauf celles de la partie supérieure des tiges, à lobes plus ou moins arrondis.

Les fleurs, à pétales jaunes, parfois blancs, s'épanouissent tout l'été, de mai à septembre en répandant un doux parfum.

Le fruit est une silique bosselée, hérissée de poils, renfermant 4 à 8 graines. Le bec est nettement aplati en lame de sabre et est un peu plus long que les valves (à la différence de Sinapis arvensis au bec plus court). À maturité, les graines font de 1 à 2 mm et sont de couleur blanc-jaunâtre, beige.

Cette espèce est originaire d'Afrique du Nord, d'Europe (sauf les régions arctiques) et d'Asie occidentale (Proche-Orient).

C'est une plante commune en France, dans les champs et au bord des chemins. Elle est citée dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle) parmi les plantes potagères et condimentaires recommandées.

La moutarde blanche pousse toute l'année. L'hiver lui convient bien car elle n'aime pas beaucoup le soleil.


Propriétés


Comme toutes les Brassicacées, la moutarde blanche contient un glucosinolate, nommé sinalbine. Lors du broyage des graines et de la rupture des compartiments cellulaires qui en résulte, la sinalbine rentre en contact avec une enzyme, la myrosinase, et se dégrade en isothiocyanate de p-hydroxybenzoyle. C'est cette dernière molécule qui est responsable de l'arôme de moutarde.


Utilisations


Les graines sont riches en lipides (environ 35 %) et produisent une huile à usage industriel ou alimentaire. Elles sont à la base de la préparation du condiment qui porte le même nom, la moutarde.

La moutarde blanche est aussi une plante fourragère et une plante mellifère.

Elle est semée comme engrais vert ou piège à nitrates, c'est-à-dire culture intercalaire évitant de laisser les champs à nu pour limiter le lessivage des nitrates solubles. Dans ce cas, semée par exemple après une céréale, elle doit être détruite avant la montée en graines pour éviter qu'elle se ressème naturellement et devienne une mauvaise herbe, notamment dans les cultures de colza.
 
Elle forme un couvert végétal touffu et dense qui laisse peu de place aux adventices. Une fois détruite par le gel ou le jardinier (broyage), elle se transforme en une source de matière organique importante, très appréciable pour améliorer la qualité du sol.

Elle est aussi utile pour tuer les nématodes, ce qui n'est pas à négliger à l'heure où les techniques naturelles reviennent en grâce. De plus, sa racine puissante permet de briser les mottes d'argile d'un sol très lourd, et ainsi de faciliter l'incorporation d'humus et l'amélioration du sol.
 
Les semis de moutarde peuvent s'étaler de mars à mai et d'août à septembre. Le semis s'effectue à la volée (2 g au m² ), sur un sol quelconque mais griffé, nivelé et frais.
L'exposition idéale est sous le soleil, mais elle supporte les ombres légères.
 
L'entretien de cette culture se limite à quelques légers arrosages afin de maintenir la fraîcheur du sol.
 
Les semis de printemps conviennent à la production de graines. Pour limiter le développement des mauvaises herbes et mettre en place un piège à nitrate efficace, il est préférable de semer à partir de la mi-août, dès que les planches du potager se libèrent. De même, une plante qui sera montée en graine de bonne heure va se lignifier et mettra plus de temps pour se dégrader (dans le cas d'une utilisation comme engrais vert).
 
La moutarde, comme tous les membres de sa famille (Crucifères ou Brassicacées), attire les limaces.
 
Les fleurs de la moutarde sont très appréciées des auxiliaires, notamment ceux qui parasitent la noctuelle ponctuée (maïs), le charançon du maïs, la chenille du chou, les mouches et les pucerons. De plus, les altises comme les pucerons préfèrent grignoter les feuilles de moutarde que celles du chou.

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